Le moment crucial, durant l'odyssée, c'est, lorsque nous arrivons dans la ville où nous avons prévu de nous arrêter, la recherche d'un bon lieu où poser nos 4 roues. Moment toujours un peu tendu. D'abord parce que nous avons la route dans les pattes, et Ulysse qui, invariablement, vient se coller entre nous, sur nos épaules, et commente commente commente nous crie dans les oreilles se mêle de nos affaires bouge dans tous les sens, invariablement. Sans compter que parfois le timing n'a pas été parfait et nous arrivons après la nuit tombée...
En fait la difficulté est certes de trouver un lieu sûr, mais surtout un lieu tranquille, un peu à l'écart de la foule et des curieux, si possible un lieu où les enfants peuvent sortir pour jouer devant la porte, un lieu assez central pour nous permettre toutes les visites que nous souhaitons, et suffisamment agréable pour que nous puissions y vivre un peu mais avant toute chose un lieu où on nous accepte. Et où on ne nous demande pas le prix d'une suite royale juste pour jouir d'un parking poucrave.
J'ai parfois, mais rarement, des pistes. Plus généralement je repère sur le plan de la ville (oui c'est une autre difficulté que de m'avoir comme copilote) le ou les quartiers où nous pourrions nous installer, je repère quelques hôtels bien placés et dont la description laisse penser qu'ils ont un parking, un jardin, de la place. Ensuite il faut se frayer un chemin dans la ville (on s'est déjà paumés dans le grand bazar d'Istambul, engagés dans les petites rues de nombreuses villes sans être sûrs que nous allions pouvoir en sortir), et puis on s'arrête devant les hôtels, les parkings, on tourne autour des parcs, des musées, on demande, on retourne, nos espoirs sont parfois déçus, et à chaque fois que nous nous arrêtons pour prospecter (et ce peut être long parce que nous sommes en Inde et parce que notre demande interloque souvent) l'ambiance dans le Toq'car va crescendo puisque les enfants finissent par tous se détacher, par envahir nos sièges, les couchettes, par avoir envie de descendre, sans compter qu'à chaque fois nous sommes encerclés en quelques minutes par une troupe de curieux, le pire étant si nous nous trouvons à proximité d'une école à l'heure de la sortie...
Il y a des périodes de loose totale, où on cherche longuement et on finit par se rabattre sur un pauvre parking moche et noir et cher et mal placé et bruyant.
Mais il y a des périodes comme celle que nous vivons où nous avons de la chance.
A Jaipur, déjà nous n'étions pas mal installés du tout. Puis arrivés à Chittaurgarh, nous ne savions pas du tout comment étaient faits les lieux, nous nous sommes trouvés face à un barrage de police nous disant que l'accès au site nous était interdit ou quelque chose dans le genre. Nous avons pris une autre route, sans nous émouvoir, puis avons commencé à monter vers la forteresse en priant pour que la route reste suffisamment large, de même que ces très belles portes sculptées sous lesquelles nous passions. En haut de nouveau on nous arrête à l'entrée du site, on essaie de demander si on peut dormir à l'intérieur, on a du mal à se comprendre, ils nous disent qu'ils ferment une demie-heure plus tard, on finit par leur demander juste de nous laisser aller voir. Et on tombe sur un parking, parfait et vide, en face de la Tour de la victoire. J'avais lu dans le guide que le lieu méritait un détour, mais nous ne savions pas du tout à quoi nous attendre. Personne ne nous demande rien, on ne demande rien à personne, on se pose, on fonce et on a droit au plus beau des couchers de soleil, sur des temples comme nous n'en avions encore jamais vus, envahis par les singes et par une musique mi techno-mi mystique, on assiste, seuls, à une cérémonie étrange, au milieu des fumées d'encens, du tintement de clochettes et sous le regard inquiétant d'une immense statue de Shiva.
Ulysse et Rachel se croyait aux cités d'or, nous en plein Indiana Jones.
Franchement, il ne manquait qu'Harrison et mon bonheur était parfait.
Nous avons pu dormir là, visiter le site entier, superbe, le lendemain.
Et à Udaipur, hier soir, nous sommes tombés, par hasard, après quelques errances infructueuses mais pas trop longues en ville, sur un hôtel parfait pour nous, dont les employés se sont mis en quatre, y compris sur le toit du Toqcar, poussant les branches des arbres, pour nous faire rentrer dans la cour. Nous nous sommes rendus compte ensuite que c'était un hôtel que j'avais pré-sélectionné, c'est fou comme les grands esprits se rencontrent, surtout lorsqu'ils sont toqués !
12 commentaires:
Les enfants ne vous ont pas encore demandé d'adopter un petit singe ?
TT, j'ai conseillé à ma copine Aurore (la chanteuse) en mal de voyages de venir faire un tour ici et elle a lu l'intégralité de ce blog en une soirée en se délectant, c'est devenu une accro comme nous tous (mieux que Desperate Housewives m'a-t-elle dit)! As-tu pensé à faire de ce journal un best-seller ?
Bises
Trop trop trop trop beau ce chatal... J'suis jaloux.
Et puis les éléphants... pfff même pas juste.
Gna gna gna.
J'arrive, atendez moi, nous allons nous connaitre,
Préparez votre temps,
Pour vous j'ai tout le mien.
Harri...
Grouille !!!
Nelly un best-seller je ne crois pas, mais un livre... pourquoi pas.
Vu le nombre de lecteurs ici j ai peur que plus personne ne l achete remarque. Parce que vous ne vous en rendez pas compte mais les lecteurs de l ombre sont tres tres nombreux !
Encore un récit passionnant et des photos fabuleuses !
Mais pourquoi notre Ulysse préféré a-t-il encore et toujours les cheveux dans les yeux?
Peur d'être ébloui par tant de beautés?
Refus de Rachel de lui prêter une barrette?
ça demeure un tel mystère pour moi....
Je crois que cette question restera sans réponse christobal!
Faut croire que c'est un sujet délicat...
Chaque fois que la question est posée, TT s'empresse de faire un post nouveau comme s'il était urgent de ne pas provoquer de commentaire sur la question...
Sur un plan pratique: ce petit n'aurait-il pas simplement besoin d'une paire de lunettes de soleil?
Je viens moins souvent cause bb toute petite, mais quel enchantement à chaque fois ! tes récits sont géniaux, ils me font m'évader un moment de la grisaille bretonne... Continue, encore encore !!!
Question : avez-vous prévu une autre "escale" à laquelle on pourra vous envoyer du courrier ? j'aimerais envoyer un peu de lecture à tes zouaves mais j'ai loupé le coche pour Delhi...
Lectrice de l'ombre j'ai décidé de me dévoiler.
Continuez à nous faire rêver. Bises toutes particulière à la grande (petite) belle.
Laissez les cheveux d'Ulysse ainsi sans cela Maud et ses amis ne le reconnaîtraient plus
Bisous
Bonjour
Je suis le parrain de Thomas Mintovt.
Avez vous une adresse mail pour vous envoyer une carte postale écrite par Thomas pour Ulysse
Si vous voulez me la transmettre :
sandrine.fabas@caramail.com
BOnne route
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