samedi 27 octobre 2007
L'Odyssée aux portes du désert
Comme nos repères spatio-temporels ne sont plus très sûrs (à ce propos nos cartes postales de Turquie ne sont toujours pas parties...), nous avons réalisé que l'oasis pleine de chameaux dans laquelle nous voulions amener les enfants pour l'anniversaire de Rachel, nous obligeait juste à faire dix heures de voiture de plus. Dans la mesure où nous allons probablement beaucoup rouler pour traverser le Sud de l'Iran et le Pakistan, nous avons renoncé. Mais qui connaît notre Rachel reine de l'optimisme, sait que ça n'a pas entamé une seconde la joie de ses 6 ans. Il faut dire qu'elle avait été gâtée dès la veille par notre marchand de tapis-ange gardien, qui lui a offert un joli plumier décoré dont elle raffole. Et nous nous avons eu droit à un exposé très intéressant sur les tapis, nous sommes incollables. Ulysse n'avait pas résisté face aux décorations iraniennes pour cheveux kitschissimes et somptueuses à ses yeux, et en avait choisi une jolie rose-bonbon en plumes, papillon et brillants. Il ne s'y est pas trompé, elle aussi l'adore. Elle avait également choisi elle-même une petite dînette et une boîte à maquillage qui ravissent par la même occasion Gaspard.
Nous avons tout de même quitté notre mosquée d'Ispahan pour nous rendre à Yazd. Mais en ville nous avions rencontré un jeune, Mohammad, qui nous avait demandé de nous arrêter chez lui en route, à une centaine de kilomètres de là, pour nous prendre en photo. Il est en train de rénover une maison avec des amis pour pouvoir y loger des touristes et voulait nous le montrer. Armés d'un bout de papier sur lequel il avait écrit quelques mots en farsi, nous avons pu nous faire guider jusqu'à lui par des policiers qui traînaient à l'entrée du petit village, au milieu du désert. Arrivés chez lui, c'est toute la famille qui nous a accueillis : le frère instituteur, la belle-soeur qui fait des tapis somptueux sur lesquels elle travaille deux ans, leurs deux enfants, le père et la mère et la petite soeur lycéenne. Et nous nous sommes retrouvés en chaussettes (autre souci pour les toqués en Toq'car: en Iran, y'a intérêt à avoir des chaussettes propres, conseil aux voyageurs, optez pour des chaussettes marrons) sur les tapis moelleux à boire des litres de thé, puis à manger le traditionnel riz avec le pain et le yaourt, tandis que les enfants jouaient avec les poules ou les animaux pour Gaspard, l'ordinateur pour les garçons, dessinaient pour les filles.
Vraiment passionnant pour nous de partager un moment de la vie de ces gens, de voir la simplicité de la vie de cette famille dans cette maison de trois pièces, installées autour de la cour traditionnelle, dans cette maison de terre, le métier à tisser immense trônant dans le salon, les matelas et affaires pour la nuit rangées dans un coin de la troisième pièce, la maîtresse de maison qui nous sert mais mange dans la cuisine et tous qui rient autant de nos bizarreries que nous nous extasions des leurs... J'ai visité la maison que Mohammad restaure, superbe ! La porte traditionnelle, avec les deux loquets un pour les hommes, l'autre pour les femmes, la tour de ventilation qui est une spécialité du coin, nous n'avons rien inventé avec la clim, la grande cour pour les chameaux et les caravanes, l'autre avec ses arbres à grenades, à pistaches et à petits fruits délicieux dont j'oublie toujours le nom et que je ne connaissais pas (non je ne me ridiculiserai pas en me plantant dans le nom des arbres fruitiers), les pièces aux plafonds décorés, il a vraiment un lieu parfait pour recevoir des voyageurs et je lui ai donné quelques idées supplémentaires et conseils de voyageuse occidentale. Malgré son insistance et celle de la famille pour que nous restions, après une séance photos, nous sommes repartis pour Yazd avant la nuit (qui tombe à 17h30, le prochain décalage horaire sera de nouveau le bienvenu) très heureux de cette journée.
La vieille ville de Yazd est, d'après l'Unesco, une des plus anciennes villes sur terre, et toujours habitée qui plus est. Nous y sommes installés, comme à notre habitude, au pied de belles mosquées toute de bleu décorées (tout est si coloré et lumineux et les femmes sont si sombres comme le fait remarquer Ulysse), sur le parking du fameux (pour les routards) Silk Road Hotel. Et je peux vous dire qu'on s'y croit sur la route de la soie...
Nous restons quelques jours, les rencontres que nous faisons ici sont surtout internationales mais toujours passionnantes et nous permettent d'envisager très sereinement la suite du voyage, les enfants ont un beau terrain de jeux devant la maison où ils construisent des cités merveilleuses, nous allons profiter de cette ville, nous reposer, faire un peu d'école de maintenance et d'intendance en attendant le reste de notre caravane à nous.
Nous renonçons à Shiraz et Persépolis. Même les Toqués doivent parfois être raisonnables et s'offrir quelques escales au cours de l'odyssée.
Tant pis... nous reviendrons !
PS : sur la photo Rachel et moi nous offrant un thé en compagnie de notre amie anglaise Penny et d'un de ses chiens, sur les toits de Yazd, avant d'aller nous doucher dans sa chambre d'hôtel, la belle vie quoi !
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8 commentaires:
pourquoi vous renoncez ? Trop loin ? vous n'avez pas un visa d'un mois en iran ? Plus de chaussettes marron ?
non Nath : trop de route. On va beaucoup rouler ensuite et on ne veut pas infliger cette fatigue ni a nous ni aux enfants surtout.On a besoin de se poser parfois aussi !
c'est bête, il faudra y revenir! à moins qu'on y aille avant vous!
Quel dommage de renoncer à Shiraz ! En effet, à Mayotte, nous sommes directement concerné par cette ville dont les habitants voyageurs, marins et marchands ont islamisé l' île il y a quelques siècles.
J'ai le souvenirs très précis des yaourts iraniens. Ils étaients vendus dans de grands pots en plastiques colorés de 1 ou 2 litres de mémoire.
Quant aux tapis, c'est la seule chose que mes parents ont ramené en France alors que la révolution iranienne nous chassait (au sens propre). L'Iran tisse les plus beaux tapis au monde...
C'est Rachel et sa jolie frimousse sur notre fond d'écran...
En ce moment nous avons l'embarras du choix avec toutes ces photos des petits princes et princesses...
présence virtuelle, mais bien joyeuse!
Vous y retournerez, je vous fais confiance !!
gros bisous chez vous !!
Vive les chaussettes marrons , et même dans les tongs !
Choukette tu ne crois pas si bien dire...
Olivier les pots de yaourts geants sont toujours la et nous nous en regalons !
Déjà vous dire que nous suivons, surtout moi (grande adepte de cette machine que l'on nomme ordinateur) avec beaucoup de plaisir votre voyage. C'ets un peu ma pause entre deux flemmes pour me mettre au travail. Mais si je vous écris un mot aujourd'hui, c'est pour te dire Thérèse et on est très loin d'une quelconque poésie, c'est que malgré moi je ne peux m'empêcher de penser à toi, non quand je passe devant une agence de tourisme, non quand je vais au cinéma (mes voyages à moi passent beaucoup par là), non quand je suis plongée dans mes livres (là j'exagère parce que plongée dans Orhan Pamuk, difficile de ne pas avoir une pensée pour vous à Istanbul) mais quand je prends de l'essence au Centre Leclerc. Voilà, est-ce encore la culpabilité d'insister lourdement, "mais non Madame on ne se connaît pas" (cela dit tout le monde croit toujours me reconnaître et souvent franchement, c'est pas moi !) ou la voiture (camping car/voyage/partir..) Bref, l'occasion de vous dire qu'ici tout baigne, que l'on est débordé dans nos vies, que les enfants grandissent (Ismaël collège et appareil dentaire), que le temps pase vite mais certainement pas à votre rythme.
On vous embrasse fort
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