dimanche 20 janvier 2008
Les ailes des Toqués
Nous qui aimons les surprises, en ce moment nous sommes servis.
Il y a les prévisions, et puis la réalité, et entre les deux, en général quelques océans.
D'abord l'aéroport de Chennai est beaucoup plus petit que nous l'imaginions. Du coup nous y avons passé, le 17 janvier, des heures plutôt tranquilles, de longues heures puisque nous sommes arrivés très tôt le matin.
Ensuite les enfants étaient plus qu'heureux de cette nouvelle expérience, parce que nos pauvres petits Toqués n'avaient quasiment jamais pris d'avion ou du moins n'en gardaient aucun souvenir. Et puis nous avons oublié qu'ils ont l'habitude des longs trajets. Je redoute un peu qu'ensuite, dans le Toqcar, ils me demandent de servir des rafraîchissements sitôt le décollage effectué, qu'ils attendent leur plateau-repas, chaud et exotique, leur couverture, les écouteurs pour la vidéo, la musique au choix. Le trajet a été tellement rapide, que nous avons dû réveiller Rachel à l'aterrissage : dans nos embrouillaminis spatio-temporels nous avions oublié que l'horaire d'arrivée prenait en compte le décalage horaire, et que donc notre vol durait 2h30 de moins que prévu (les maths deviennent vraiment trop compliqués pour moi).
Notre Gaspatate a été parfait. Il a dormi lui aussi quoi.
Nous avions bien prévu d'être un peu dépaysés, mais l'arrivée à l'aéroport de Kuala Lumpur a été un vrai choc. Un aéroport de science-fiction, d'une propreté effrayante, d'un confort parfaitement étudié. Plus d'indiens, de femmes en sari, mais des chinois, des malaisiennes habillées à l'asiatique mais avec un voile, plus de saris mais des tissus fleuris, les batiks. Impossible de se perdre puisque tout est indiqué, même pas drôle !
Heureusement nous avons mis un peu d'animation dans les rangées bien policées de la douane. Au moment où nous nous apprêtions à demander nos visas pour la Malaisie et à convaincre les agents que nous étions des gens respectables, juste au moment où nous nous installions devant le douanier, Gaspatate a décidé de faire caca dans son pantalon. Et comme il ne porte pas de caleçon, pour plus de rapidité, et que la nourriture indienne aide au transit, la matière fécale, en grande quantité, a glissé le long de ses jambes dodues et est venue s'étaler généreusement sur le sol impeccable, et ses chaussures et les miennes quand j'ai foncé pour tenter de limiter les dégâts. Son, odeur et plaisir des yeux, rien ne manquait. Comme les malaisiens sont des gens sympas, une fois tout le monde passé au jet, ils nous ont tout de même acceptés dans leur pays.
Dans le taxi qui nous menait à l'hôtel stupéfaction : nous roulions sur des autoroutes immenses, plus grandes qu'en France, mais vides. Quant à l'arrivée à KL, pour nous habitants de la vieille Europe, le choc : des buildings éclairés, des ponts suspendus brillants dans la nuit. Notre hôtel est au milieu de Chinatown, le régal, surtout en ce moment, parce que les fêtards que nous sommes sont servis pendant cette odyssée : après la fête du sucre, Diwali, Pongal, nous fêterons dans quelques semaines le nouvel an chinois !
Le soir, pour que nous ne nous endormions pas sur nos lotus, Ulysse a décidé de faire une méga allergie, avec asthme, crise d'urticaire gigantissime et tout comme il faut. Grâce à la permanence téléphonique internationale du pédiatre des stars, et à une longue habitude des allergies impressionnantes, nous avons pu nous en tirer fièrement, mais nous nous en serions passés. Sans doute a-t-elle été provoquée par les remous de vapeurs de cacahuètes dus à l'AC dans l'avion.
Et puis au moment de consulter nos emails, nous avons tristement constaté que mon ordinateur n'avait pas survécu au voyage et comme il en était déjà à plusieurs resurrection ou réincarnations, nous pensons qu'il a atteint le stade final de son évolution.
Donc au final des bonnes et des mauvaises surprises. Le compte est bon, la balance à zéro, ouf.
Entre deux formalités pour le Toqcar que nous aurons lundi (nous vous passons le récit des détails administratifs, mais sur ce plan-là aussi on a eu de bonnes et mauvaises surprises), nous arpentons donc les rues chinoises et leurs centaines de stands de vidéo, électroniques, gadgets, bijoux, contrefaçons, nous mangeons chinois du matin au soir, nous découvrons des malls pharaoniques, certains contenant des parcs d'attraction ahurissants, nous vogons entre les buildings et la végétation équatoriale, découvrons des aires de jeux et des parcs de rêve, nous faisons nos premiers pas dans ce pays nouveau et prenons nos repères. Le plus étonnant et le plus agréable étant de se réhabituer à vivre au milieu d'une densité de population très raisonnable. Circuler dans des rues parfois vides, réaliser que les endroits les plus fréquentés de Kuala Lumpur ressemblent à l'avenue de la Reine Victoria un dimanche d'hiver, comparé à l'Inde, nous donne l'impression de mieux respirer, même si ici la chaleur est très très moite et la pluie fréquente.
Ulysse nous fait rire, il est totalement fou du physique asiatique, il adore les yeux bridés, les petits nez et ne cesse de s'extasier face à la beauté des malaisiens. Nous sommes heureux pour lui, il va être servi dans les mois qui viennent. Rachel qui avait adopté les bintis, les chaînes aux chevilles et les bracelets, risque ajouter quelques accessoires asiatiques à son style, on ne peut plus rien vous garantir pour le retour. Une constante toutefois dans ce changement radical : le personnel de l'hôtel et quelques commerçants de la rue nous saluent déjà d'un "Hello Babar !" à chacun de nos passages, et notre roi du monde continue de recevoir cadeaux et friandises. On essaie tout de même de lui faire comprendre, mais c'est pas gagné, qu'ici il doit porter des chaussures et pour la peine on lui en a même offert de nouvelles très belles de la couleur qu'il voulait : vertes (cf photo).
Si la Malaisie nous surprend déjà, nous attendons toutefois tous avec impatience de retrouver notre maison à roulettes. L'hôtel ce n'est vraiment pas pour nous (sauf le buffet du petit déjeuner). Ulysse nous racontait, il y a deux jours, un de ses rêves qu'il n'arrivait pas à expliquer : (je vous en livre la version courte, j'aurais dû aborder avec lui le résumé avant les adjectifs, les coordonnées, les juxtapositions et surtout ne pas lui transmettre ma tendance à la longueur et à la parenthèse ) Nous arrivions tous en prison. Nous visitions une très belle prison, avec de belles chambres, une salle à manger, une salle de jeux, mais heureusement il avait trouvé une solution pour pouvoir s'échapper entre les barbelés...
Il est vrai qu'on fatigue un peu de la prison dorée, on ressent tous cette impression d'être parqués dans une boîte, comme en dehors de la vie (surtout ici dans une chambre sans fenêtre...)
On veut retrouver notre Toqcar, nos fenêtres sur le monde, notre liberté et les routes de l'Odyssée.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
19 commentaires:
Welcome to Southeast Asia! You are in KL now? I’m in Bangkok. I had to fly else. Myanmar is really clothed by road unfortunately. I’ll be in KL in Friday, my friend will be there in business and I wont to see hem. What is your plan? May be our roads will cross again)).
Best regard
Pavlo
Désolée, je ne serai pas à KL demain, moi....profitez de votre prison, lundi la liberté retrouvée! Comment c'est pour campings, resorts, ... ce sera facile? et puis quand-même sachez que ce matin l'avenue de la reine victoria est sous le soleil, on prépare le sac à dos...
Bonjour le dépaysement, effectivement !! Mais ça a l'air super, aussi !
J'imagine trop la scène de votre arrivée à la douane... gloups... Pauvre Gaspard, il a dû être impressionné par la police des frontières !
J'informe les bloggueurs que les photos de Kuala Lumpur sont en ligne.
On voit bien que ce n'est pas du tout le temple de la consommation, par chez vous !!! ;-)
Thank you Pavlo.
We don,t know exactly what will be our planning in the next days but I think that we will not be far from Kuala Lumpur. I'll tell you where we are and if you want you can joign the Toques again to go to the jungle or th north coaButst. Because of the rain I think we will first stay in the west and the centre and go in two weeks on the east coast.
b regards and g bisous
super, vous avez survécu à la traversée!! profitez bien de cette nouvelle cutlure :)
bises
eve
Just a little hello from Lille (North of France). Here it's raining to... The works in our house will finished soon an we are very happy!!! Big Bisous...
The Contraires.
Merci les quinquins pour ces récits !
Je pense que tu es à l'endroit parfait pour changer ton ordi, non ?
Comment sont les prix ?
Bisous à tout le monde, je fonce sur les photos.
Bonjour, j'espère que vous aimerez KL autant que nous ... Si vous y êtes encore, allez donc faire un petit tour à l'hôtel Marriott (au bout de Jalan Bukit Bintang. Descendez au food court qui se trouve au sous-sol et AD-MI-REZ ! (selon des amis locaux, les prix sont surfaits, il faut y aller juste pour voir). Et surtout, ne manquez pas de faire un petit détour par les WC (si, si, ça vaut le détour...) Ils sont fous ces Malaisiens.
Une famille suisse-malais.
J'ai apprécié les chaussures vertes de Gaspard sur la photo!
merci pour les nouvelles :nous étions en manque et les pbs devenaient sérieux!!!
- par là, on vend des pantalons fendus pour les garçons...
très bonne année chinoise
de la part d'Amano de Paolo(l'enregistrement passe seulement à Anonyme)
Whoaaa quel changement radical avec l'Inde !!!
J'imagine que TT va ramener des petits lampions pour la maison et le jardin ;-))
je n'ai pas vu de chaussures vertes pour Babar mais des oranges ????
En tout cas l'entrée en Malaisie fut ....... remarquée -lol-
Nous étions au ski le we et bien que ce soit nettement moins exotique que KL on a bien pensé à vous (en imaginant enfin nos sorties neiges en 2009 !).
Le retour à la vie citadine risque d'être compliquée dans six mois. Peut-être resterez-vous vivre dans le toqcar et irez dans la maison juste pour aller chercher quelques affaires!
Your English is so perfect!
Bises
Non mais... Céline, si Gaspard dit qu'elles sont vertes, c'est qu'elles sont vertes ! :)
Nous sommes toujours aussi contents de vous lire.
Allez faire un tour au parc des papillons, c'est très sympa.
Bonne virée asiatique
Youpieee !!!! je viens de gagner 1 carambar ! j'avais parié avec mon ombre qu'avant la fin du mois, qq'un écrirait assez précisément : "m'enfin ! moi, les chaussures de Gasp, je les vois orange..."
Donc... Récapitulons.
Un carambar pour la taille de Tom (Pouce) Cruise.
Un carambar pour les chaussures orangevertes.
Hem... Les affaires vont bien...
Rha la la, vous nous faites bien rêver tout de même........ *soupir*
On a quand même eu peur d'être daltoniens.
Enregistrer un commentaire