A Kerman, nous avons campé sur le parking du Tourist-Inn, qui nous a fait payé une somme exhorbitante et a quand même daigné mettre à notre disposition une salle de bain dans une de ses suites luxueuses. A Kerman, nous avons aussi compris que nous avions une jambe de bois dans l'équipe, puisque Marco le suisse qui connaît si bien ce coin pour avoir fait cette route une dizaine de fois, a décidé de nous planter, sur un coup de tête, et sous un prétexte débile de chiens débiles. Inutile de vous dire que la nouille que je suis a pleuré comme une tarte, que les nerfs ont été mis à rude épreuve mais qu'au moins, nous avons mis sur pied une équipe solide et soudée.
Le 1er novembre nous avons donc poursuivi notre route dans le désert à trois véhicules, véritable famille Adams de voyageurs avec nos allemands, nos anglais, nos enfants nos chiens et nos trois bolides bizarroides. Quelques kilomètres après la route de Rayen, nous étions arrêtés par l'armée qui allait nous escorter jusqu'à Kerman. Les militaires étaient charmants, et nous assez rassurés de voir enfin cette escorte dont on nous avait tant parlé. Ils nous ont conduit dans un hôtel à Bam, et nous ont demandé de ne pas dormir dans nos véhicules, mais de prendre des chambres, bradées pour l'hôtel à cette occasion. Vraiment pas l'idéal pour nous, mais les enfants étaient fous de joie en découvrant l'immense chambre, l'immense baignoire, et l'immense lit (ils n'avaient pas encore compris qu'ils dormiraient parterre...)Nous avons pu nous reposer l'après-midi, les policiers nous ayant demandé de ne pas sortir, nous avons profité de la baignoire pour laver tout notre linge, avons pu tenir notre conseil de convoi dans un hall splendide, voyant arriver quelques autres voyageurs escortés par l'armée, et avons pu constater... qu'il est vraiment impossible de dormir avec un enfant de 2 ans.
A 6h le lendemain, quand nous sommes descendus pour reprendre la route, il faut dire que trouver nos militaires endormis, leurs mitraillettes dans les bras, sur les canapés du hall, avait quelque chose de surréaliste. Pour nous. Parce que les enfants s'étaient déjà habitués à la situation eux. Les enfants toqués sont comme tous les enfants du monde, en deux jours ils font d'une situation exceptionnelle la norme.
Et c'est ce jour-là que les grands Toqués ont appris qu'il leur faudrait apprendre la patience...
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