Si Istambul nous enchante, les turcs aussi et surtout.
Alors que nous nous faisions embêter dans tous les musées grecs dès que Gaspard ouvrait la bouche, voire carrément pousser dehors, ici les gardiens se jettent sur lui... pour l'embrasser, le chatouiller, le faire crier. Rachel se fait haper jeter en l'air caliner et Ulysse se fait gratouiller la tête en permanence. Et du coup, nous, qui avons fait ces trois choses merveilleuses, sommes accueillis très chaleureusement partout.
Nous avons logé à Sultanhamet, puis à Taksim, sur des parkings surveillés. Nous rechargé les réserves de livres des enfants à la librairie du consulat (merci à la jumelle turque d'ULysse qui se reconnaîtra et qui recevra comme promis une carte postale), seulement... seulement depuis que nous sommes arrivés il pleut. Et comme nous l'a dit une baroudeuse expérimentée : les deux ennemis du voyageur sont la pluie et les insectes. Dieu nous garde encore un moment des seconds, quant à la première, si les turcs l'attendaient depuis longtemps, nous on n'en peut plus.
Nous avons donc décidé, alors que nous rentrions une fois de plus trempés au Toq'car ce midi, que nous allions agir. Nous avons plié le camp : objectif : des grands magasins pour repérer des cadeaux d'anniversaire pour nos octobrets, trouver un moyen de remplir nos réserves d'eau(ironique je sais) - même si je peux vous dire qu'avec une bassine nous faisons 3 shampoings, 5 douches et pas mal de ménage. Mais il faut vous imaginer qu'en plus de la récession en eau à laquelle nous oblige un long stationnement, la pluie nous oblige à une récession en matière d'électricité parce que le solaire fonctionne très bien... sous le soleil. Toutefois on est bons en autonomie et le soir pour faire quelques économies, nous faisons vrombir nos lampes-dynamo et vivons en lumière tamisées (merci JP pour ces excellentes idées)-. A ce rythme, le moral des chefs commençait à vrombir aussi (pas celui des soldats toujours aussi enthousiastes).
Donc nous avons décidé de trouver un camping pour pouvoir prendre de vraies douches (on demande même pas à ce qu'elles soient chaudes hein) nous brancher sur secteur faire le plein d'énergie en attendant le soleil.
Après avoir quitté l'Europe, la fleur au camping-car, parce que malgré le repos que procure le fait de s'arrêter quelques jours dans un endroit, chaque départ est une fête, nous nous sommes donc retrouvés en Asie et... dans des embouteillages abominables. Mais inimaginables. Comme sur le périph un 24 décembre. Ou au rond-point de l'Europe après une victoire du BO (j'adapte mes références à tout mon lectorat) Et la pluie formait des rivières sur la route, dégoulinait en torrent par la porte du camping-car, et nous ne trouvions pas le magasin qu'on nous avait indiqué... Quand nous le trouvâmes, alors que nous remettions nos pantalons (toujours mouillés que nous avions troqué contre nos bas de pyjama, oui parce qu'en plus la pluie nous conduit à l'élégance), le Jedi surprit trois gamins essayant tranquillement de détacher nos vélos. Et sans doute pas pour nous rendre service. Renseignements pris auprès d'un pompiste du coin : il ne fallait pas du tout laisser le camping-car sans surveillance à cet endroit. Nous remballâmes nos jeans et chaussettes mouillés, nos idées foireuses, et décidâmes d'aller décider plus loin ce que nous allions décider de faire (et sous ce déluge nous n'avions toujours pas trouvé d'eau).
A ce moment-là le téléphone sonne : ma belle-maman, à la retraite depuis quelques jours, qui nous annonce qu'elle est devant chez elle, qu'elle vient de tomber, qu'elle a un os qui sort de la jambe. Nous sentons que c'est grave (n'oubliez pas que je suis quasiment docteur) nous nous sentons très impuissants, Ulysse pleure ("parce qu'à son âge quand même ça peut être grave", on le rassure, mamie est TRES jeune et ce n'est pas le col du fémur).
Nous inspirons alors un bon coup. Et décidons de tenter une échappée salvatrice vers la mer noire. Visiblement il y a des campings et ça fera forcément venir le soleil. Nous nous retrouvons vite à notre point de départ - et c'est pas uniquement ma faute cette fois - et rererepartons courageusement affronter la pluie ininterrompue et les embouteillages. Direction : Sile, station balnéaire adorée des Stambouliotes. On rebrousse plusieurs fois chemin, on se paume, on cherche des campings qu'on ne trouve pas, on tombe sur les premières mauvaises volontés turques, on ne trouve ni eau, ni camping, ni anglo-franco- ou germanophone et enfin, en pleine nuit (elle tombe tôt je vous rassure), nos réserves d'eau vides, nos toilettes pleines (je vous épargne ce détail mais il a son importance), notre moral pas très haut et les larmes pas très loin chez votre reportrice qui a failli éclater en sanglot face à l'hôtelier qui lui refusait son parking, et a fini par lui en indiquer un autre face à la détresse qu'il a dû détecter chez elle, quelle finesse d'analyse chez luli, nous trouvons un hôtel qui nous accepte devant sa porte. (l'Odyssée n'est jamais bien loin de la Bible chez les Toqués).
Bon.
Nous avons notre bidon de secours d'eau qui va nous sauver la mise, des buissons qui fleuriront grâce à notre engrais familial, nous avons eu des nouvelles de Mamie qui a une méga double fracture mais bon moral et surtout un bon soutien, encore merci JP (oui parce que c'est bête mais en plus mes parents sont aussi en Asie, au Vietnam, certes ils préparent notre futur séjour mais ne peuvent jouer notre rôle auprès de jolie-maman), les enfants sont toujours aussi en forme (et confondent mer noire et mer morte, persuadés visiblement de flotter sans bouger demain, et nous n'avons pas le courage de leur dire la vérité ce soir, on repassera demain matin pour l'honnêteté intellectuelle, vive le rêve...), les batteries se sont rechargées grâce à nos kilomètres de bouchons, le camping-car est propre (il pleut toujours des cordes), le frigo est plein, on a même de quoi s'offrir un apéro de consolation et... nous captons le wifi de l'hôtel qui nous a acceptés ! Finalement Dieu existe. Ceci-dit, la mosquée visiblement très proche, vient de nous le rappeler.
Si la nuit qui vient n'est pas blanche, nous effacerons vite cette journée noire de nos mémoires vives.
PS : Gros gros bisous pour Mamie à la patte folle. Justement dans l'équipe des Toqués, nous n'avions pas de jambe de bois...
Alors que nous nous faisions embêter dans tous les musées grecs dès que Gaspard ouvrait la bouche, voire carrément pousser dehors, ici les gardiens se jettent sur lui... pour l'embrasser, le chatouiller, le faire crier. Rachel se fait haper jeter en l'air caliner et Ulysse se fait gratouiller la tête en permanence. Et du coup, nous, qui avons fait ces trois choses merveilleuses, sommes accueillis très chaleureusement partout.
Nous avons logé à Sultanhamet, puis à Taksim, sur des parkings surveillés. Nous rechargé les réserves de livres des enfants à la librairie du consulat (merci à la jumelle turque d'ULysse qui se reconnaîtra et qui recevra comme promis une carte postale), seulement... seulement depuis que nous sommes arrivés il pleut. Et comme nous l'a dit une baroudeuse expérimentée : les deux ennemis du voyageur sont la pluie et les insectes. Dieu nous garde encore un moment des seconds, quant à la première, si les turcs l'attendaient depuis longtemps, nous on n'en peut plus.
Nous avons donc décidé, alors que nous rentrions une fois de plus trempés au Toq'car ce midi, que nous allions agir. Nous avons plié le camp : objectif : des grands magasins pour repérer des cadeaux d'anniversaire pour nos octobrets, trouver un moyen de remplir nos réserves d'eau(ironique je sais) - même si je peux vous dire qu'avec une bassine nous faisons 3 shampoings, 5 douches et pas mal de ménage. Mais il faut vous imaginer qu'en plus de la récession en eau à laquelle nous oblige un long stationnement, la pluie nous oblige à une récession en matière d'électricité parce que le solaire fonctionne très bien... sous le soleil. Toutefois on est bons en autonomie et le soir pour faire quelques économies, nous faisons vrombir nos lampes-dynamo et vivons en lumière tamisées (merci JP pour ces excellentes idées)-. A ce rythme, le moral des chefs commençait à vrombir aussi (pas celui des soldats toujours aussi enthousiastes).
Donc nous avons décidé de trouver un camping pour pouvoir prendre de vraies douches (on demande même pas à ce qu'elles soient chaudes hein) nous brancher sur secteur faire le plein d'énergie en attendant le soleil.
Après avoir quitté l'Europe, la fleur au camping-car, parce que malgré le repos que procure le fait de s'arrêter quelques jours dans un endroit, chaque départ est une fête, nous nous sommes donc retrouvés en Asie et... dans des embouteillages abominables. Mais inimaginables. Comme sur le périph un 24 décembre. Ou au rond-point de l'Europe après une victoire du BO (j'adapte mes références à tout mon lectorat) Et la pluie formait des rivières sur la route, dégoulinait en torrent par la porte du camping-car, et nous ne trouvions pas le magasin qu'on nous avait indiqué... Quand nous le trouvâmes, alors que nous remettions nos pantalons (toujours mouillés que nous avions troqué contre nos bas de pyjama, oui parce qu'en plus la pluie nous conduit à l'élégance), le Jedi surprit trois gamins essayant tranquillement de détacher nos vélos. Et sans doute pas pour nous rendre service. Renseignements pris auprès d'un pompiste du coin : il ne fallait pas du tout laisser le camping-car sans surveillance à cet endroit. Nous remballâmes nos jeans et chaussettes mouillés, nos idées foireuses, et décidâmes d'aller décider plus loin ce que nous allions décider de faire (et sous ce déluge nous n'avions toujours pas trouvé d'eau).
A ce moment-là le téléphone sonne : ma belle-maman, à la retraite depuis quelques jours, qui nous annonce qu'elle est devant chez elle, qu'elle vient de tomber, qu'elle a un os qui sort de la jambe. Nous sentons que c'est grave (n'oubliez pas que je suis quasiment docteur) nous nous sentons très impuissants, Ulysse pleure ("parce qu'à son âge quand même ça peut être grave", on le rassure, mamie est TRES jeune et ce n'est pas le col du fémur).
Nous inspirons alors un bon coup. Et décidons de tenter une échappée salvatrice vers la mer noire. Visiblement il y a des campings et ça fera forcément venir le soleil. Nous nous retrouvons vite à notre point de départ - et c'est pas uniquement ma faute cette fois - et rererepartons courageusement affronter la pluie ininterrompue et les embouteillages. Direction : Sile, station balnéaire adorée des Stambouliotes. On rebrousse plusieurs fois chemin, on se paume, on cherche des campings qu'on ne trouve pas, on tombe sur les premières mauvaises volontés turques, on ne trouve ni eau, ni camping, ni anglo-franco- ou germanophone et enfin, en pleine nuit (elle tombe tôt je vous rassure), nos réserves d'eau vides, nos toilettes pleines (je vous épargne ce détail mais il a son importance), notre moral pas très haut et les larmes pas très loin chez votre reportrice qui a failli éclater en sanglot face à l'hôtelier qui lui refusait son parking, et a fini par lui en indiquer un autre face à la détresse qu'il a dû détecter chez elle, quelle finesse d'analyse chez luli, nous trouvons un hôtel qui nous accepte devant sa porte. (l'Odyssée n'est jamais bien loin de la Bible chez les Toqués).
Bon.
Nous avons notre bidon de secours d'eau qui va nous sauver la mise, des buissons qui fleuriront grâce à notre engrais familial, nous avons eu des nouvelles de Mamie qui a une méga double fracture mais bon moral et surtout un bon soutien, encore merci JP (oui parce que c'est bête mais en plus mes parents sont aussi en Asie, au Vietnam, certes ils préparent notre futur séjour mais ne peuvent jouer notre rôle auprès de jolie-maman), les enfants sont toujours aussi en forme (et confondent mer noire et mer morte, persuadés visiblement de flotter sans bouger demain, et nous n'avons pas le courage de leur dire la vérité ce soir, on repassera demain matin pour l'honnêteté intellectuelle, vive le rêve...), les batteries se sont rechargées grâce à nos kilomètres de bouchons, le camping-car est propre (il pleut toujours des cordes), le frigo est plein, on a même de quoi s'offrir un apéro de consolation et... nous captons le wifi de l'hôtel qui nous a acceptés ! Finalement Dieu existe. Ceci-dit, la mosquée visiblement très proche, vient de nous le rappeler.
Si la nuit qui vient n'est pas blanche, nous effacerons vite cette journée noire de nos mémoires vives.
PS : Gros gros bisous pour Mamie à la patte folle. Justement dans l'équipe des Toqués, nous n'avions pas de jambe de bois...
14 commentaires:
Bisou Monique ! Courage. Une blessure en pleine coupe du monde c'est vraiment pas de chance, mais tu reviendras d'autant plus fort en 2008.
Les toqués zallez pas chouiner, zaviez qu'à pas, na ! Et puis comme on dit en Turquie, après la pluie ya la pluie, mais après des fois ça s'arrête. Zoubis zoubis.
et puis quand tu vois le minaret c'est qu'il va pleuvoir et quand tu ne le vois pas...
Si vous voulez je vous raconte mon escapade avec 2 mouflets, pas de parapluie, 13° et une pluie torrentielle...pour aller à ... Dunkerque... Tu vois, c'est pas si pire!
Grosses bises en passant à jolie maman et plein de courage de la part de tous les lillois!
C'est pas au Pays-Basque qu'on dit ça ?
courage les toqs après la pluie vient le beau temps. Il ne faudrait pas que tout soit simple, ce ne serait plus un tour du "monde". et courage pour Monique car il va falloir prendre son mal en patience et pour une mamie dynamique cela va être dur! Bisous à tous et à +
Je vous rassure ce matin le soleil est là, mamie prend son mal en patience, les enfants sont presque tous mignons et surtout... qu'est-ce qu'on est bien dans des tongs ! On fait le ménage de printemps et on file vers Ankara.
Et puis on sait qu'on en aura d'autres, et sans doute des pires (interdit aux grands parents d'en faire d'autres toutefois)
bises à tous
Super les photos du bazar, cependant si je réclame des vacances en turquie il se peut que gab se doute de quelquechose...
On vient de regarder les photos avec Noé il est ravi de voir ses cousins, il est fan du camping car (ou plutôt du camion-car) et il veut leur écrire dans l'ardateur. Voilà. En gros il vous embrasse tous, et nous aussi.
Bises.
enfin un peu d'action!
ça commençait un peu à ressembler au club med' votre expédition...
De la pluie, du vélib à la turque, des batteries à plat... ça sent bon le guide du routard dans la mouize tout ça!
Allez, mangez une glace avant un bon verre d'eau du robinet; une bonne dhiarrée et vous serez fins prêts pour l'asie profonde...
par contre, c'est vrai; les enfants en turquie c'est du bonheur. Ca fait parfois peur (manque d'habitude) mais c'est sincère, les enfants sont bénis! même les grands...
ça marche la PSP?
Thérèse: inutile d'en faire des tonnes dans tes descriptions quasi apocalyptiques, il en faudrait beaucoup plus pour qu'on vous plaigne!
Monique: on te plaint vraiment de tout notre coeur! donne nous de tes nouvelles via le blog!
Je viens de regarder les photos, magnifiques.... Et j'en profite pour faire un grand coucou aux vietnamiens, avec qui nous avons passé une semaine mémorable à ISTAMBUL, il y a 25 ans!
Il faut vite faire revenir vos yeux rieurs et vos sourires malicieux. Tu sembles avoir pris goût aux vacances, il faut bien que les éléments te rappellent un peu que c'est un tour du monde que vous avez entrepris et c'est un sacré boulot.
Merci de ton message sur le blog.J'espère que nous vous enverrons beaucoup de soleil!
On vous aime et on vous embrasse très fort.
Ps: Bon courage à Belle-Maman
J'espère que Monique a composé le 18 avant votre numéro de portable ;-))
Courage, "belle-maman" en tout cas !!!
TT & Toqs, je suis sûre que ça va déjà mieux grâce à cette déferlante de pensées positives de la part de tous les bloggueurs ! Allez vite vous plonger et vous régaler en Cappadoce ! Je vous souhaite des jours plus cléments à venir...
ooooohhhh, il n'y a pas qu'à Paris et au pays basque qu'il pleut... ça me fait chaud au coeur, tiens, (dis-je les pieds encore trempés de ma sortie imprudente sur le balcon...) j'imagine aisément la journée, mais ce sont aussi les grosses galères qui font les meilleurs souvenirs (c'est d'un banal profond, mais vrai quand même)
je suis censurée ou quoi...???où est mon message?
Vos pérégrinations donnent envies de tout lacher et de faire comme vous.
Une expérience unique pour vous et vos enfants.
Je vous souhaite bonne route pour la suite de votre aventure.
Bon vent à vous.
Eric Voyant.
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