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jeudi 22 novembre 2007

La poste n'est pas en reste


Vendredi déjà nous nous étions rendus à l'adresse de poste restante que nous avions donné aux grands-mères. Nous savions que deux paquets devaient nous parvenir. Nous avons passé environ 2heures dans ces bureaux en ruine et travaux, avons insisté, nous sommes installés, jusqu'à ce que quelques employés nous prennent en pitié et trouvent la personne qui a enfin pu nous indiquer qu'un colis n'était pas arrivé, et que l'autre était dans un autre bâtiment de la poste. Nous avons pu le récupérer (je vous fais la version courte, en fait on a dû revenir au premier bâtiment etc etc). Enfin, le Djedi s'est retrouvé à se démener courageusement dans l'armoire du préposé, et à fouiller dans tous les colis et courriers pour trouver le nôtre. Les enfants étaient fous de joie de trouver leurs revues de septembre de Bayard Presse.

Aujourd'hui, nous avons eu confirmation par l'autre grand-mère que notre collissimo était arrivé à Dehli. Nous sommes donc repartis, passant par le premier bureau (on est malins hein ?)... pour rien. Pour arriver dans notre bâtiment préféré. (les enfants ont remarqué que quelque chose avait changé dans la pièce où nous avions déjà passé un certain temps : bein oui, le plafond s'est effondré, et on a pu constater que c'est chose habituelle dans le bâtiment en question, il y a des travaux, donc ça s'effondre) Donc d'abord, comme d'habitude, on nous a dit que le colis n'était pas arrivé. C'est toujours ainsi que ça commence. Puis seconde étape : revenez demain ou après-demain. Parce que moi qui me croyais procrastinatrice en chef, ou sous-chef à égalité avec mon frère Ximun, juste après mon père, je peux vous dire qu'on est nuls à côté des indiens : c'est toujours sans ouvrir le moindre registre, ni le moindre placard, sans faire la moindre recherche qu'on vous répond « non revenez demain ». Mais toujours avec le sourire et on nous tend des chaises et tous les employés restent assis là, devant nous, sans nous demander quoi que ce soit, pinçant les joues des enfants et nous souriant.

J'ai demandé de l'aide dans un autre bureau, une femme m'a adressée à une autre femme qui m'a adressée à un autre employé, et inlassablement la personne disparaît dans le bâtiment et on attend... pour rien.

Notre super Jedi a commencé à s'énerver, on a fait tous les bureaux du bâtiment, et il est immense, expliquant que nous avions la preuve que notre paquet était arrivé à Dehli, qu'il était quelque part qu'il suffisait de nous dire où. On a nous-même ouvert des registres, des placards. Plusieurs personnes ont bien essayé de nous aider, sans succès, et nous avons, après beaucoup d'insistance trouvé le chemin du bureau du directeur. Sa secrétaire a résolu l'affaire en deux coups de fil : notre colis était bien à Dehli mais au bureau des douanes. Avec un numéro et un rickshaw nous pouvions aller le chercher.

Ouf.

Arrivés dans le bâtiment, on nous indique un bureau, dans lequel un employé, au bout d'un long moment où, comme d'habitude, ne bougeant pas, écoutant notre histoire l'air perplexe jouant à peine avec nos nerfs, a fini par ouvrir un registre et tomber sur le récépissé de notre collissimo.

« Votre paquet est bien arrivé dans nos services. Revenez après-demain, ou demain »

Non.

A vrai dire, je crois que les indiens ont très peur de nous quand nous nous énervons. Ou alors ils pensent qu'on est très malades pour entrer dans cet état inconnu d'eux et ont pitié, parce qu'ils restent toujours courtois alors que nous sommes à deux doigts de sortir de nos gongs et de les leur faire bouffer avec ou sans épices. Mais il faut dire aussi que nos énervements sont très modérés dans cette atmosphère, parce que tout cela ne ressemble même pas à de la mauvaise volonté. Juste à un mode de vie.

Mais là non. Nous leur avons dit clairement que nous ne reviendrions pas. Du coup on nous a amené dans le bureau du responsable, toujours aussi charmant. On y a passé un peu de temps, visiblement à méditer. Puis c'est reparti : quelques bureaux, quelques photocopies, quelques signatures, et le tout toujours avec le sourire. Et nous sommes ressortis, quelques heures plus tard, vainqueurs, notre colis de 7 kilos de livres sous le bras ! Alleluia, Vive Allah, Longue vie à Boudha, Are Krishna, Vishnou et tous les dieux hindous.

Puisqu'on n'est plus à ça près, que je vous raconte une autre anecdote dont les enfants rient encore. Pour nous féliciter de notre victoire sur la poste, nous nous sommes offert un Macdo (« ça pique » comme dit Gaspard et c'est vrai), puis une ballade dans Main Bazar Street. Nous avions repéré les coordonnées d'un agent de voyage français que nous voulions rencontrer pour parler de notre future traversée vers la Malaisie. Bien sûr on a commencé à nous pipoter, nous conduisant à une adresse fermée (comme par hasard...) et nous proposant une autre adresse (comme le hasard fait bien les choses !). Pas totalement débiles, nous avons appelé notre agent en question, qui nous a dit qu'il nous envoyait un employé. Nous sommes restés plantés un petit moment dans une rue, devant un cinéma, dans un quartier touristique. Et là, on nous a proposé plein de tours en rickshaw, plein de visites de la ville, plein d'agences de voyage ou de magasins, bref, l'overdose de propositions et de questions. Un très jeune homme se présente à son tour, commence un speech en anglais et le Jedi et moi nous lançons dans un grand numéro (et en anglais s'il vous plaît) : nous lui coupons la parole et lui demandons « Que pouvons-nous pour vous ? Vous avez besoin de quelque chose ? D'où venez-vous ? Voulez-vous visiter la ville ? Montez donc dans notre rickshaw - lui indiquant notre poussette - mon mari est le meilleur guide de Dehli; Vous voulez du shit ? Vous voulez des tissus indiens ? Vous voulez du thé ? Vous voulez que nos enfants dansent ? Dansez les enfants ! Vous voulez notre carte de visite? C'est votre première fois en Inde ?.. » quand enfin le pauvre jeune-homme - vive la placidité indienne - réussit à l'ouvrir, nous comprenons que c'est l'émissaire de notre agent de voyage...

Les enfants en rigolent encore, mais lui sans doute davantage. Je crois que les Toqués sont démasqués !

En tous cas, malgré notre popularité et notre manque de patience, nous nous sentons bien pour le moment dans ce pays. L'arrivée progressive, par la terre, en Toqcar et poussette, nous a sans doute évité le choc dont parlent beaucoup de ceux qui descendent de l'avion.

Pourvu que ça dure.

Bon hiver à tous ! (c'est mesquin mais c'est bon...)

4 commentaires:

ximun a dit…

J'aime bien l'influence de l'orient approchant sur ton style : "Sortir de ses gongs."

Enfin c'est super pour vos papiers ! 1 mois de rab'... Ils peuvent me donner un mois de rab' à moi aussi mes amis procrastinates indiens ?

Bisous.

ps : Elise vous expliquera mieux que moi, mais il paraît que la prolifération des singes à Dehli pose des problèmes, alors faites gaffe aux vôtres...

Anonyme a dit…

Le "bon hiver à tous" ne nous atteint pas...
Bisous

nelly a dit…

Même pas mal, nous non plus...pour l'instant du moins( nous rentrons le 20 décembre pour un mois avec 25 degrés de moins).
Vous allez donc fêter Noël et le nouvel an à la mode indienne.

Anonyme a dit…

Quelle patience ! mon Dieu, Quelle patience !!!!

Et mon colis qui va croupir des années en Inde !!! La prochaine fois, j'utilise le colissimo !