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jeudi 8 novembre 2007

Chapitre 3 - The Rolling Toqs on the border-line


Nous comptions dormir à la ville frontière de l'Iran et du Pakistan, mais la route était longue. En sortant de Bam, d'abord nous avons été frappés par le paysage de désolation : cette cité somptueuse a été détruite en 2004 par un tremblement de terre énorme, qui a fait des dizaines de milliers de morts. Nous avons aussi compris que les escortes policières se relayaient au fur et à mesure de leurs districts. La première a fait 200mètres avec nous, et en sortant de la ville, nous en étions déjà à 3 ou 4 escortes... Il faut aussi imaginer que les passages de relais entre les escortes sont loin d'être au point en Iran. En général, nous avons donc dû attendre, au milieu du désert, l'arrivée de la patrouille suivante, et ce jusqu'à 15 fois dans la journée. Et comme les militaires iraniens sont très chaleureux et polis, d'abord tous ces gaillards armés jusqu'aux dents commencent par se faire de gros bisous, puis ils viennent nous saluer, puis noter nos immatriculations au moins, puis nous expliquer le déroulement des choses quand ils peuvent parler deux mots d'anglais, rarement, ce qui complique un peu nos échanges et les rend assez comiques. Et ce qui surtout double largement notre temps de trajet...


Les dernières escortes sont uniquement constituées d'un militaire qui s'incruste dans le Toqcar, j'en ai d'ailleurs viré un qui touchait à tout et était désagréable, à ce sujet je suis sans doute fichée en Iran comme le diable, et mon homme comme un Saint, parce que je fais beaucoup rire les iraniens quand je réagis vivement (notamment à la frontière turco-iranienne, alors que nous venions de rencontrer ces belges, que nous ne cessions de repousser tous les parasites qui nous demandaient des bakchichs, j'ai refusé de donner nos papiers à celui qui nous les demandait et dont l'uniforme n'était pas évident - il faut vous dire qu'il y a aux frontières, des tonnes de types dont on ne sait ce qu'ils font ni qui ils sont et qu'on a beaucoup de mal à comprendre ce qu'on doit faire-, il a dû appeler son supérieur, qui s'est bien marré quand il a compris qu'il avait à faire à une furie méfiante). Bref, je commençais à m'échauffer sérieusement de la situation...


Le 2 novembre, nous parvenons tout de même, en pleine nuit, à la ville frontière. On nous conduit d'abord, en plein coeur de cette cité assez glauque de ????????? dans ce qui semble être une espèce de parc devant un bâtiment désaffecté, vite envahi par tous les enfants de la ville, attirés par notre convoi, nos enfants, et les trois dalmatiens anglais, bâtiment qu'on nous présente comme un hôtel, sans chambres ni sanitaires ni nourriture ni portes ni rien, dont on ne comprend pas s'il sera gardé la nuit ou pas. Nous essayons de faire comprendre que nous voulons une autre option, et suivons aveuglément notre escorte qui nous conduit à l'intérieur même de l'enceinte de la frontière, à l'hôtel-resto destiné aux routiers ou/et aux douaniers, on n'a pas trop compris. Parfait pour nous en tous cas qui pouvons, en plus de dormir sur nos vingt-quatre oreilles, dans une chambre pour les plus mal lotis d'entre nous (nous sommes les seuls à avoir lits ET sanitaires dans notre véhicule) prendre un très bon dîner, et inutile de vous dire que dans ces circonstances toquées, lorsque la pression retombe, les bêtises et les fou-rires embrayent...

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