Suivez nos nouvelles aventures sur http://lestoquesperdentlenord.blogspot.com

mercredi 28 mai 2008

Same Same


Demain nous quittons cette plage où nous devions passer une nuit, où nous aurons passé dix jours, pour retourner en Malaisie où nous avons rendez-vous, pour la dernière fois, avec notre allemand préféré.
La Thailande est le second pays, après l'Inde, où nous avons passé le plus de temps. Et c'est sans doute un des pays que nous aurons préféré. En tout cas c'est le pays où il nous a été le plus facile de vivre et de voyager. D'ailleurs on a un petit souci. Quand on demande à Gaspard où il vit, il répond "à Biarritz !". On est fiers, la leçon est retenue. Mais quand on lui demande "Dans quel pays ?" il répond invariablement, "A Biarritz, en Thailande !".
Que retiendrons de la Thailande ? Les Thais, leur sourire, leur discrétion, leur gentillesse, leur humour. La salade de papaye verte, savant mélange de papaye (quelle surprise !), d'autres légumes, de vinaigre, de chili, de citron. ça dépote mais on ne s'en lasse pas. Le sticky-rice, les brochettes de viande, le pad thai et toute la nourriture de rue. Les fruits si sucrés : pastèque, ananas, mangoustan, tamarin, rose apple et plein d'autres dont on ne connaîtra jamais le nom en français. Ce sont les durian qui puent tant qu'on n'a jamais osé y goûter. La Singha bien sûr. Les paquets de cigarettes arborant des photos explicites de malades mourant d'un cancer, des organes de ces malades, de la dentition de fumeurs, de foetus en mauvais état... Les marchands de plage de rue de maillots de bain de tissus de breloques de gateaux de glace de boissons de guirlandes de fleurs de tout ce dont vous pouvez rêver. Les massages sur la plage, un régal. Les 7Eleven à chaque coin de rue et leurs graisses et sucres à l'américaine. Les moines trop beaux dans leurs costumes oranges, les hommes mais surtout les femmes couverts de la tête aux pieds, chaussettes dans les tongs et souvent même d'un bonnet ou d'une cagoule, pour ne pas s'exposer au soleil. Les moto-taxis, les motos pas taxi mais qui vous emmènent où vous voulez et sur lesquelles on s'entasse à 3 ou 4, il suffit de le demander, les tuk-tuk trop rapides, les oiseaux en cage, attrapés pour être libérés ensuite en l'honneur de Bouddha, les autels des ancêtres et les arbres qui leur sont également dédiés. Les photos du roi partout. Les cocotiers, les plages superbes, peuplées de crabes, de poissons, de méduses, mais malheureusemnet aussi parfois envahies d'ordures, de déchets de poches en plastique. Les lézards géants (peut-être appelle-t-on cela des iguanes), les gekos (orthographe ?) qui crient fort la nuit se prenant pour des iguanes, les papillons géants, les crapauds, les cafards (géants aussi) et tous les autres insectes, à croire qu'il n'y a que les hommes qui soient petits en ce pays.
Mais c'est aussi Bangkok si moderne et tournée vers la société de consommation que je trouve notre vieille Europe bien raisonnable. C'est la chaleur et les averses, c'est Chinatown et ses mille boutiques de mille choses, ce sont les copies de vêtements, les copies de sacs, les copies de DVD, les copies de livres, les copies de disques, les copies de bijoux, les copies de téléphone, les copies de mp3, les copies de chaussures, les copies de jouets, les copies de logiciels.
La Thailande c'est le pays du "same same". Prononcez "sim sim". On vous le sert à toutes les sauces, et généralement mal à propos. Vous cherchez un tee-shirt bleu en taille S, on vous en trouve un rouge en taille L et on vous annonce tout sourire "same same". Le prix d'un article ? "same same" et débrouillez vous avec ça. Ceux qui ont trois enfants, ou à peu-près, nous disent en montrant les nôtres "same same". Ceux qui ont une camionnette se plantent à côté du Toqcar : "same same !".
Mais la marque de tee-shirt, (ou la copie de marque) qui a repris l'expression, a bien saisi l'essence de ce pays dans son slogan : "same same... but different".

mardi 27 mai 2008

Les couleurs de la Thailande



Depuis presque dix mois, nous sommes un peu perdus dans le temps. Nous devons faire des calculs incroyables, réfléchir longuement et sortir les agendas pour savoir avec certitude quel jour nous sommes. La scène est parfois franchement comique. Rien que ça, il faut avouer que c'est un luxe qu'on apprécie.
Mais en Thailande nous avons quelques repères simples : si les gens sont habillés en jaune (généralement en polo, portant le symbole du royaume sur la poitrine), nous sommes lundi. Et s'ils sont en rose, c'est jeudi ! Et je parle là de plus de la moitié de la population, facilement.
- Mais pourquoi, quelle en est la raison, explique-nous donc !
La raison en est politique, ou plutôt royale, et quasi religieuse.
Le roi est né un lundi, le jaune est sa couleur.
Le roi est sorti un jeudi de l'hôpital, il était vêtu de rose.
Et il y en peut-être d'autres qui nous ont échappé.

Le code-couleur historico-vestimentaire c'est pratique pour nous, c'est assez beau et très émouvant je trouve.

Les thais vénèrent leur roi Bhumibol Adulyadej, Rama IX pour simplifier. Son visage est partout, toutes les rues, toutes les villes regorgent de photos du roi, toutes plus grandes les unes que les autres, le roi enfant, le roi adulte le roi en famille, le roi prend des photos, le roi en tenue d'apparat, le roi en tenue de ville... Le roi est dans tous les foyers tous les commerces. Lorsque la soeur du roi est morte, il y a peu, le pays a porté le deuil pendant 2 mois, les fonctionnaires étaient tous vêtus de noir ainsi que beaucoup de citoyens. On ne plaisante pas avec le roi, on ne pose pas le pied sur un billet qui s'envole, car la monnaie est à l'effigie du souverain et ce serait un crime de lèse-majesté. A chaque début de séance de cinéma résonne l'hymne national, dans toutes les écoles en début de journée (mais ça ce n'est pas propre à la Thailande), le pays entier est uni derrière cet homme plus si jeune.
Mais cette loyauté est justifiée : ce roi a fait beaucoup pour la Thailande, il a su ramener et maintenir la paix alors que les états voisins s'enflammaient, il a su mener le pays vers un développement économique dont les autres ont été privés.
Malheureusement le pays tremble en pensant à ce qui se passera après. Le prince n'est pas aimé, et sa réputation est catastrophique. Il n'y a que la mémoire du roi qui pourra maintenir l'ordre et la cohésion nationale un moment mais ensuite ?...
Alors, comme nous pouvons le lire partout dans le pays :

Long live the King !

dimanche 25 mai 2008

Ma fête des mères de toqué(e/s)


Comme de toute manière nous sommes totalement décalés, nous avons décrété à l'unanimité que les festivités en mon honneur débuteraient dès hier soir. Nous sommes donc allés nous taper la cloche dans un restau qui en plus de bonne bouffe a l'avantage de nous offrir un wifi, des puissance-4, des magazines et des serveurs fous de Gaspard qui viennent s'en occuper même lorsqu'ils ne sont pas de service (mais ça, c'est partout en Thailande), le tout dans un cadre charmant.
Au retour la folle soirée a continué. Alors que nous venions de rentrer, les lumières du chantier voisin se sont mises à crépiter, se sont éteintes et un beau feu s'est allumé. J'ai couru chercher un serveur du restau ultra-chic-ridicule voisin qui a appelé le propriétaire. Heureusement entre temps, les flammes s'étaient presque éteintes. Heureusement ou malheureusement parce que ce sera la seule construction en bord de cette plage jusque-là préservée, et ce coin de paradis va s'en trouver défiguré comme tant d'autres. Le propriétaire, un riche americain (de Hollywood nous disent les autochtones, bon, ça fait pas de mal de le croire, je peux juste vous dire que ce n'est ni Georges ni Harrison), est arrivé très rapidement. Le Jedi armé de sa lampe de poche, l'a entraîné voir ce qui s'était passé, et surtout lui a dit qu'ils devaient vérifier si le gardien qui dort là toutes les nuits n'était pas blessé. Ouf, ils ne l'ont pas trouvé, il n'était pas là. Enfin ouf selon nous parce que l'amerlhollywoodien était fou de rage et a rameuté son "staff" dans les dix minutes. On a pu aller se coucher rassurés.
Mais la fête ne faisait que commencer...
Au milieu de la nuit, nous nous sommes levés pour fermer quelques fenêtres puisque la pluie était de retour, mais ça encore, c'est habituel, il pleut toutes les nuits, et depuis trois jours, ce n'est que la nuit. Sauf que du coup nous avions un peu oublié les éléments de base du campement en bord de mer et en saison des pluies. Le Jedi avait bien amarré notre store qui nous protège à la fois du soleil et de la pluie mais nous ne prenions plus la peine de le replier tous les soirs. Donc un peu plus tard au milieu de la nuit, nous avons été réveillés par un bruit énorme, impossible de fermer ou d'ouvrir certaines fenêtres, impossible de voir à l'extérieur, impression très étrange la nuit : dans une bourrasque notre store avait été totalement arraché et obstruait tout le Toqcar. Vu la tempête extérieure, il n'y avait rien à faire à part attendre, et essayer de se rendormir, en rassurant les enfants (enfin les garçons parce que notre fille comme d'hab ronflait et ne se souciait de rien), en guettant les coups de vent, en guettant la mer, parce que les tempêtes en bord de mer c'est toujours inquiétant, et bêtement à Phuket, en période agitée pour l'Asie, et en pleine nuit, c'est carrément effrayant.
Après la pluie vient le beau temps, et ce matin, mon courageux mari est sorti par les portières-avant pour aller réparer comme il l'a pu notre store qui ne survivra pas au voyage mais pourra, grâce à son talent, terminer le mois (petit hommage à mon MacGyver personnel qui nous aura sauvé la mise plus d'une fois durant l'odyssée en plus de m'avoir offert trois enfants très créatifs). J'ai réussi à faire patienter les fruits de mes entrailles qui voulaient me faire des tartines dès 6h30 (j'avais négocié pour qu'ils ne me portent pas le petit déjeuner dans la capucine...), et quand je me suis levée, le vent ne s'était pas couché, mais en plus de délicieuses tartines (noires), m'attendait une ribambelle de cadeaux.
L'année n'est pas aux colliers de nouilles pour moi mais aux colliers de coquillages.
Rachel m'a écrit un message dans une coque, et elle m'a construit toute seule un collier, fait de ficelles ramassées sur la plage et d'un agglomérat de coquillages, le tout attaché par un chouchou rose-fluo, dont mon cher époux a décrété qu'il serait peut-être aussi très joli suspendu à mon rétroviseur (merci chéri). Elle m'a aussi offert un de ses colliers, qui en réalité est à Gaspard, et qu'il a cassé dans la minute. Et Ulysse m'a offert un collier pendentif fait avec une nacre qu'il a ramassée sur la plage, la plus grande du monde je crois, donc le plus gros pendentif du monde aussi, à la hauteur de son amour je pense.
Et hier Rachel avait choisi toute seule, dans leur recueil, un poème que pour l'occasion elle avait recopié dans son cahier et qu'elle m'a lu car elle a oublié de l'apprendre :

L'Adieu

J'ai cueilli ce brin de bruyère
L'automne est mort souviens-t'en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps brin de bruyère
Et souviens-toi que je t'attends.

Guillaume Appolinaire

...

J'en fais aujourd'hui et devant vous le serment solennel : je ne dirais plus rien jamais rien sur les poèmes cucul la praloche, je ne rirai plus des fleurs des petits oiseaux des coeurs et des "maman chérie". Chers instituteurs des enfants, vous m'avez beaucoup manqué ce matin...
Beaucoup de psys se sont penchés sur la question, et j'ajoute mes coquillages à leur édifice : être maman et maîtresse, c'est vraiment pas facile. Comment ça je suis hors sujet ? Laissez-moi parler c'est ma fête.
J'ai quand même eu le droit de choisir ma musique ce matin pour l'occasion et je leur inflige l'intégrale de Cabrel. Voilà. Comme c'est jour de fête il n'y a pas d'école et en plus d'un bon repas au restau (où je vais devoir porter mes deux colliers, ouf que le troisième est cassé), on m'a annoncé un massage sur la plage (faut tout de même que je vérifie que les masseurs ne s'appellent pas Ulysse Rachel et Gaspard).

C'est en tout cas une fête des mères inoubliable et toquée comme je les aime.

Bonne fête à nos mamans et à toutes les autres !

samedi 24 mai 2008

Mementoqué


Dans notre tête le compte à rebours est lancé.
Je ne vais pas vous raconter éternellement notre dur quotidien de Robinsons sur les plages de sable fin et dans des eaux transparentes, les photos parlent d'elles-mêmes et je risque vous lasser.
Mais j'ai oublié de vous dire plein de choses sur notre odyssée, sur les pays qu'on a traversés, ceux qu'on a adorés, sur les gens qu'on a rencontrés, sur nos constats nos interrogations.
J'ai oublié de vous dire qu'on avait connu une crevaison terrible, de vous parler de mon kit de kidnapping dans le balouchistan, de vous parler des policiers indiens et de ceux de tous les pays, de vous raconter les enfants et tout ce qu'on a découvert sur eux cette année, de vous parler du retour qu'on attend et redoute, de vous raconter la tonne de livres que j'ai ingérée, presque autant qu'Ulysse c'est dire, oublié de vous parler des animaux nos compagnons de chaque instant (et nos cauchemars aussi), de vous parler de la chaleur, de la nourriture, du temps extensible et à la fois si rapide, et puis on commence à faire le bilan, les bilans et il faudra que je vous en parle un peu.
Je ne pourrai pas tout vous dire. Au cours de cette toute petite année nous avons vécu ce que peu vivent en une vie, certaines journées ont été si riches qu'on a eu l'impression qu'elles valaient dix ans. Et nous on a l'impression d'avoir beaucoup vieilli mais aussi d'être retombés en enfance.
Je vais tâcher de vous raconter tout cela dans les semaines qui viennent, pour vous, parce que les bonheurs et les plaisirs et les découvertes non partagés ne valent rien, mais surtout pour nous, car ce blog c'est aussi notre mémoire familiale.

mercredi 21 mai 2008

Hors saison



A l'origine on avait décidé de ne pas aller à Phuket. Peur du béton des hordes d'européens-américains. Nous avions été horrifiés par ce que certains promoteurs ont pu faire de certains coins de cette si belle côte thailandaise et avions largement préféré la côte Est. Sauf que les enfants ont l'air d'avoir eu la varicelle à cause des mouches des sables (en français dans le texte) et que se baigner en prenant soin d'éviter les méduses géantes qui nous entourent est un peu stressant (quand je vous dis que notre vie est un enfer...).

Finalement nous nous sommes dit qu'il était dommage de passer si près de cette célèbre île sans y mettre les pieds, nous ne voulons pas rentrer idiots et nous savons aussi que notre Toqcar nous permet souvent de nous dégotter des petits paradis tranquilles entre deux resorts ou bars branchés. Et surtout... le temps joue en notre faveur puisque c'est le début de la saison des pluies sur la côte Ouest et donc le début de la basse saison.

Arrivés de nuit, nous avons par hasard atterri au fond d'une petite rue, devant un chantier, au bord d'une jolie plage. Et c'est parfait pour nous. Il n'y a personne, pas un chat. Des terrasses vides, des chaises longues vides, une belle plage vide et totalement intacte car elle a été miraculeusement épargnée par le Tsunami.

Certes il faut supporter les averses, mais elles ne nous dérangent pas, au contraire, ça nous rafraîchit, nous repose et nous permet de prendre des douches d'eau pure à moindre frais ; la pluie lorsqu'il fait 35 D° c'est pas comme les giboulées de mars et ça permet de mieux apprécier le soleil. La mer est assez démontée, disons qu'elle ressemble à celle qu'on connaît à Biarritz. Sauf qu'elle est chaude et totalement transparente.

Nous commençons à prendre nos habitude, nous avons visualisé les chemins d'évacuation en cas de Tsunami (je plaisante un peu mais comment ne pas y penser ici?), avons déjà sympathisé avec un couple de restaurateurs anglo-thais qui prennent leur apéro avec nous le soir et avec qui nous allons griller des poissons sur la plage pour dîner s'il ne pleut pas. Les masseuses ont l'air de se sentir seules, je vais me dévouer et aller leur tenir compagnie. Christophe a repéré une planche de surf esseulée, il va sans doute aussi se dévouer pour lui tenir compagnie et nous poursuivons nos activités effrénées : école (j'en ai marre...), lecture, baignades et découvertes culinaires .

mardi 20 mai 2008

Des lauriers pour les Buis


Juste parce qu'on ne sait pas comment vous remercier.

Parce que vous n'avez sans doute même pas réalisé combien votre amitié et votre hospitalité nous ont été précieuses, combien cette pause civilisée, voire ultra-civilisée, voire même luxueuseet surtout si chaleureuse dans notre année de bohème a été douce pour nous cinq.

Parce que les fleurs c'est périssable, que les bonbons c'est tellement bon mais qu'ici ça fond.

Et n'oubliez pas que nous vous attendons de pied ferme, d'ici quelques semaines à la maison, où vous serez obligés de vous doucher longuement, de retourner les chambres des enfants et d'en sortir tous les jouets, de nous préparer d'interminables spectacles de magie-mnastique, de vous baigner dans notre piscine (gonflable – penser à acheter des rustines chéri stp), de goûter ma cuisine exotique (merci Picard), de venir déjeuner dans nos restaus préférés, de m'accompagner faire du shopping ou un massage devant la mer (non oubliez ce dernier point je reviendrai en Thailande pour ça), de laver votre linge archi-sale non plus en famille mais dans mon lave-linge (j'adore dire : "mon lave-linge", c'est devenu un objet de fantasme pour moi), de lire nos magazines, d'utiliser notre connexion internet. Avec un peu de chance on aura même des chaises pour tout le monde, mais notre jardin habituel est tout de même moins grand que celui que vous nous connaissez et la mer n'est pas au pied de cette maison-là. Mais je suis certaine qu'on s'en débrouillera parce qu'à nous tous, je trouve qu'on se débrouille pas mal.

Bon vent les amis !

jeudi 15 mai 2008

Rêve familier


Nous ne reviendrons pas sur la déception de ne pouvoir traverser la Chine (ceci-dit, à l'heure actuelle on aurait dû se trouver au Sechuan...), visiter ces pays qui nous faisaient rêver, ni rentrer dans nos pénates à bord de notre Toqcar. Dès que nous avons appris la nouvelle, malgré les mille plans que nous avons élaborés et toutes les pistes sur lesquelles nous avons travaillées (faire traverser la Chine au Toqcar en train voire bateau puis train depuis le Vietnam, trouver une liaison maritime Hanoi-Vladivostock, un Bangkok-Vladivostock, puis face à des devis exhorbitants finalement des liaisons Kuala Lumpur-Europe, Bangkok-Europe, Singapour-Europe ), l'idée de revenir en Thailande a réjoui tout l'équipage et en tête nos trois moussaillons. Certes la Thailande est un pays que nous avons adoré pour diverses raisons comme la douceur de la vie, les prix très bas, les thai et leur gentillesse, la nourriture délicieuse, les plages de rêve et sa capitale folle, certes il y avait aussi le plaisir d'y retrouver nos amis, mais surtout le bonheur, pour la première fois depuis 9 mois, de revenir sur nos pas et de nous retrouver en terra cognita.
La Chine a un peu coupé l'herbe sous nos pieds d'aventuriers à un moment où nous commencions à fatiguer.
Arriver en Thailande, voir les enfants pousser des cris de joie en retrouvant leurs marques, retrouver nos habitudes à Bangkok, pour la première fois entrer dans un pays sans nous interroger sur la langue, la monnaie, les routes, le gaz, l'essence, l'eau, les habitudes, la nourriture, les prix, l'hospitalité, sur la possibilité de bivouaquer partout ou non, nous a fait réaliser que nous aussi aspirions, pour les semaines qui nous restent, à une routine de robinsons au soleil, à profiter du plaisir d'être tous les cinq sous des cieux exotiques mais familiers, routine luxueuse dont nous ne nous lassons pas, avant de nous réhabituer à la langue, la monnaie, les routes, le gaz, l'essence, l'eau, les habitudes, la nourriture, les prix, l'hospitalité françaises, et de retrouver une routine plus habituelle de Toqués sous un soleil plus occidental.
Ne nous cherchez plus. Nous sommes sous les cocotiers et les palmiers, passons du hamac au fauteuil, d'un polar à un Tintin. Il y a juste suffisamment d'averses pour nous rafraîchir, pas assez pour nous empêcher de cramer même à l'ombre. Nous cuisinons au feu de bois et luttons contre les mouches de sable qui nous dévorent et les crabes qui nous effraient durant la baignade. Quand vraiment nous sommes à cours de vivres ou que nous avons un grand coup de courage, nous enfourchons nos vélos pour explorer les environs. Parfois la nuit nous sommes dérangés par le bruit des bateaux qui pêchent au néon et donnent à "notre mer" comme dit Gaspard, un petit air de fête.
Nous descendrons ainsi la Thailande, puis la Malaisie et termineront notre périple à Singapour, afin de laisser le Toqcar poursuivre l'Odyssée tout seul par les océans et de vous rejoindre par les airs, fin juin.
Ne vous y trompez pas : nous sommes très heureux de vous retrouver bientôt, mais nous savourons chaque seconde de ce rêve devenu désormais familier.

samedi 10 mai 2008

Toqs en stock


Je sais que je ne suis pas tres bavarde en ce moment, mais d'abord nous avons un probleme electrique, un de nos panneaux solaires nous a laches. Et vu la chaleur terrible de Bangkok actuellement, nous reservons nos watts pour notre ventilateur, la nuit. Sans quoi nous ne dormons pas.
Et puis surtout nous sommes tres occupes a arpenter Bangkok, a faire du shopping et surtout a profiter de nos presque voisins et tout a fait amis. Ulysse et Rachel ont meme passe une journee a l'International English School of Bangkok. Yes my dears. Ils y seraient bien restes d'ailleurs, et je les y aurais bien laisses aussi.
Je viens pour ma part de vivre, grace a nos amis et au confort de leur superbe appartement donnant sur les gratte-ciels de Bangkok, un moment rare et tres precieux. (Amies overlandeuses ou voyageuses, cessez de me lire ici, vous allez me detester ) J'ai lu un magazine intellectuel (Prima) en marinant dans un bain pendant un bon quart d'heure... Et vous savez quoi ? Si je n'ai pas trouve la coiffure parfaite sur les 40 modeles incontournables de cet ete, je crois bien que j'ai recupere mes pieds : ils semblent roses !

Voila.
Vous savez tout.
Pas beaucoup de culture, pas de grandes reflexions mais tellement de bons moments que je vous delaisse un peu.
J'ai pourtant des tonnes de posts en stock a vous livrer avant de voler vous rejoindre. Parce qu'il y a deja 9 mois que nous sommes partis ! Alors vous attendrez bien mes jours d'oisivete sur la cote, que nous rejoignons des lundi.

lundi 5 mai 2008

De failles thai en Solal


On a failli aller en Chine, et passer si près de la frontière en devant rebrousser chemin nous a un peu schtroumphés.

On a failli aller frapper, au culot, à la porte du Myanmar qui nous tendait les bras aussi et nous empêche de rentrer par la route.

On a failli ne pas pouvoir sortir du Laos car c'est à la frontière, devant le Mékong, que nous avons rencontré les seuls laos désagréables, qu'il nous manquait un papier, et que notre capital "patience aux frontières" semble avoir fondu au soleil. Heureusement qu'il y en a toujours un de nous deux pour rassembler ses dernières forces en la matière.

Gaspard a failli ne pas se souvenir de ses mots de thai, qu'il avait pourtant eu du mal à remplacer par des laos, mais le Kap Kun Karp a vite remplacé le Sabaidee.

On a failli voir le Nord de la Thailande puisque tel était notre projet.

On a failli paniquer quand Ulysse s'est réveillé fiévreux et se plaignant en pleurant d'une douleur au côté droit.

On a failli décréter que ce n'était rien, mais dans le doute on s'est abstenus de faillir et on a préféré foncer à Bangkok.

On a failli passer quelques jours dans un hôpital incroyable, qui ressemble à un casino de Las Vegas, dans lequel on trouve un MacDonald et plusieurs restaurants, dont la cantine est tenue chaque mois par le chef d'un grand hôtel, et dont on n'aura vu que les urgences.

Ulysse a failli se faire opérer de l'apendicite mais finalement ce n'était rien.

On a failli l'étriper quand le lendemain de cette journée où on a roulé douze heures, se nourrissant de hot dogs (merci 7/eleven) et foncé consulter les plus grands pontes de l'Asie du Sud Est, après une nuit sans air dans notre ruelle préférée, il s'est réveillé à l'aube en pleine forme sautant partout comme à son habitude.

On a failli regretter l'anesthésiant à ce moment-là.

Mais nos amis de Bangkok, eux, n'ont pas failli, ils nous ont reçus au pied levé, invités dans un restaurant encore mieux que celui de l'hôpital, encore mieux que MacDo, et nous ont choyés toute la journée, et ce n'est que le début de la semaine.

Et Bangkok ne faillit jamais, on aime on adore, donc finalement on est tous heureux d'être là.


Et puis surtout la nouvelle vient de tomber : un Solal nous est né, chez ma webmastrice préférée ! Bienvenue à toi petit homme ! Avec quelques ancêtres du côté des cités d'or, une maman que j'adore, un grand-frère très fort, un prénom brillant et tous les calins qu'on te réserve pour notre retour, je gage que tu failliras bien moins que nous.