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mercredi 30 avril 2008

Road movie


Hier soir à Luang Prabang, grâce au cinéma ambulant de nos amis globe-trotteurs, les enfants ont vu leur premier Charlie Chaplin.
Pendant un peu plus d'une heure, assis parterre avec quelques jeunes Laos, ils ont ri aux éclats face au Cirque de Charlot.
Et nous on a redécouvert la joie de ces mimes, de cet humour, de cette poésie, de ces images, de cette musique.
Doublé du plaisir de la découverte et du rire de nos petits toqués.
Triplé du plaisir de la situation et d'un nouveau souvenir savoureux qui s'ajoute à la pièce montée de notre odyssée.

lundi 28 avril 2008

Cagnard, histoires, jarres, war, hasard



Nous avons très vite fui la chaleur absolument étouffante de Vientiane où nous étions il y a un peu plus d'une semaine. Lorsqu'on dégouline en ne faisant rien, qu'on va de cafés climatisés en restau climatisé, que les enfants commencent à se plaindre et que Gaspacho nous dit :"c'est beau la neige, j'aime la neige moi", on met le cap au Nord. Pourtant Vientiane nous a permis de rencontrer enfin Alain et Marcelle, avec qui nous devions traverser la Chine et avec qui du coup nous allons essayer de nous croiser régulièrement au Laos.
Ils font quelque chose de formidable durant leur voyage : ils ont installé un système ultra sophistiqué sur leur camping-car 4x4, qui leur permet d'organiser des projections de films, devant leur véhicule, partout dans le monde, et donc d'offrir à ceux qu'ils croisent un moment de rêve et d'évasion. On ne rencontre que des gens pas ordinaires sur les routes du monde.
Et on rencontre surtout des gens qui ont une histoire extraordinaire. Certains ont une histoire douloureuse, d'autres ont de belles histoires, et parfois, souvent à la fin, les deux se rejoignent.
Il y a cette histoire que j'aime et qu'on nous avait racontée (puisque tout le monde connaît tout le monde dans ce petit monde), avant que nous ne les rencontrions au Cambodge et qu'ils me la racontent eux-mêmes : c'est l'histoire d'un couple d'autrichiens, qui à la quarantaine passée, en mal d'enfants et d'espoir, décide de tout plaquer pour partir parcourir le monde dans un camion. Au bout de 8 mois environ, alors qu'ils sont en Inde, elle ne se sent pas bien, sans doute une intoxication alimentaire. Un peu inquiète elle va consulter un médecin qui lui annonce qu'elle est enceinte de presque 5 mois, d'un beau garçon. Elle m'a dit avoir tout de même passé quelques semaines un peu folles, entre bonheur et angoisse, interrogations et doutes. Et puis finalement, ils ont décidé qu'ils continueraient le voyage avec ce bébé, puisqu'il avait voulu s'inviter à ce moment-là. Elle a donc accouché au Népal, d'un petit Christophe (on aura tout vu...) qui ressemble déjà à un viking, dort dans un hamac et mange assez épicé. Aux dernières nouvelles il faisait partie des veinards qui ont pu entrer en Chine avant qu'elle ne cesse de donner les autorisations.
Il y a aussi l'histoire de notre ami Marc. Lorsqu'il a décidé de ce voyage, afin de donner une nouvelle direction à sa vie accidentée, c'était dans le but de parcourir l'Afrique. C'est pour l'Afrique qu'il a acheté et aménagé son camion. Il a, très vite, installé une boussole sur le tableau de bord. Or cette boussole refusait de fonctionner. Quoi qu'il fasse elle indiquait l'Est, restait bloquée sur l'Est. Lui est alors revenue en mémoire la boussole du film "Pirates des Caraibes", qui indique non la direction où l'on va, mais celle où l'on doit se rendre. A quelques jours du départ, il a alors décidé de mettre le cap à l'Est. Il a traversé l'Europe en direction de l'Orient, et au moment où il a passé le pont qui sépare l'Europe de l'Asie à Istambul, sa boussole s'est mise à fonctionner parfaitement, et elle fonctionne encore. Aux dernières nouvelles il devrait poursuivre sa route vers l'Australie, il garde donc le cap.

De notre côté pas de voyageur clandestin, ni de boussole obsessionnelle. Nous avons cherché à percer le mystère des Jarres qui parsèment une région du Laos et dont personne ne connait la fonction avec certitude. D'ailleurs nous sommes bien décidés à interroger notre anthropologue funéraire préférée à ce sujet à notre retour et bien sûr Ulysse veut de nouveau être archéologue. Nous avons aussi été émus par les innombrables cratères causés par les bombes, car c'est ici que le plus grand nombre de bombes américaines ont été lâchées et c'est encore aujourd'hui un problème.
Après avoir parcouru la route la plus sinueuse que nous n'ayons jamais vue, nous sommes maintenant à Luang Prabang, installés comme des Bouddhas dans un des temples (Gaspard qui adore les temples est fou de joie, heureusement qu'il n'a pas 8 ans il aurait été fichu de vouloir endosser l'habit orange), nous allons visiter cette ville charmante en compagnie d'amis voyageurs rencontrés ça et là au cours de nos mois asiatiques et retrouvés ici par hasard. Parce que dans les voyages, il faut compter sur le hasard et il fait souvent très bien les choses.

jeudi 24 avril 2008

Vieux routard que j'aimais


C'est un coin de verdure où coule une rivière, au pied de pics rocheux, au centre du Laos. On s'attendait à une petite ville charmante, attirant quelques touristes par ses grottes et sa situation entre Vientiane et Luang Prabang, ou encore sur la route de la plaine des Jarres.
La ville est charmante. La rivière aussi. Mais quelle ambiance incroyable...
Ou plutôt c'est nous qui nous sentons étranges et vraiment vieux.
Cette ville est peuplée de jeunes, très jeunes, style routards-babos. Ils ont tous des tatouages, des gros muscles ou des gros bides, des tee-shirts sympas. Tous des cheveux assez longs. Les filles elles, sont sur un autre modèle, parce qu'en fait ce sont pour la plupart des américains ces jeunes. Elles sont immenses, plutôt blondes, et arborent sans aucun complexe des ventres des cuisses et des fesses archidodus et rosés à souhait, sans parler de leur poitrine, presque aussi importante que leurs lunettes de soleil de stars.
Et que font-ils en plein centre du Laos ? Ils descendent des caisses de Beerlao, qui est de toute évidence le sponsor officiel de la ville. Et puis ils prennent toutes sortes de substances naturelles, en témoignent les invitations très explicites devant les buvettes voire même la mention dans le menu. Le soir ils s'adonnent à ces activités sur une île pleine de bars faits de bambou, de hamac et de coussins, au rythme de la techno. La bonne nouvelle pour nous c'est qu'à minuit pile toute la musique s'éteint et tous rentrent se coucher, en deux minutes c'est un silence de mort qui règne sur la ville.
Et dans la journée, ils font la même chose, dans ces bars et sur l'eau. Ici le grand sport c'est de monter dans une grosse bouée et de descendre à la fois des bières et la rivière sur 4 kilomètres. Et dans ce paysage de rêve, tous les 100 mètres, on trouve un bar, proposant tous les cocktails existants, mais aussi badmington, ping-pong, billard, sauts depuis des plongeoirs de bambous. Les plus fatigués peuvent à tout moment monter dans un tuk tuk pour rentrer en ville. A la fin du parcours tous les enfants du village sautent sur les preux navigateurs et tout le monde est content.
Et puis dans la journée, ils mangent et se reposent dans les restaurants de la ville qui sont assez particuliers : en guise de tables et de chaises, des matelas, coussins (NDLR : dégueux et pleins de puces). Mais ça on le voit souvent tout de même. Ici ce qui nous a le plus étonné au début, et posé un problème pour nous y installer, c'était la disposition de ces canapés : tous sont orientés dans le même sens, on ne peut s'y assoir face à face. Et en face de toutes ces places, on trouve partout des écrans de télévision géants (et plusieurs par établissement) qui diffusent toute la journée épisodes de friends et autres dessins animés américains, avec une sono d'enfer. Il faut bien se cultiver un peu entre deux soirées.
Ceci-dit, nous on est très bien sur cette planète étrange. On s'est installés dans un endroit très tranquille (euphémisme au Laos, il n'y a qu'à voir les photos de la capitale dont je n'ai même pas eu le temps de vous parler et dont la chaleur nous a chassés), où on a même pu se brancher (petit luxe que nous n'avions pas connu depuis très longtemps et que nous apprécions), et nous vivons en décalé. De vrais originaux je vous jure !
C'est ainsi que ce matin nous nous sommes retrouvés les premiers sur l'eau dans nos bouées. Sensation géniale que de se laisser aller au gré du courant dans nos trois bouées géantes, saluant les bars qui réglaient leur sono pour l'après-midi et rechargeaient leurs frigos en bière, le tout dans cette belle nature du Laos et pendant plus de deux heures. Il y a, dans ce voyage, des moments de bonheur évident : le Taj Mahal, la Baie d'Along et autres, mais ces petits moments surréalistes et inattendus, où nous nous retrouvons en plus seuls dans un monde si peuplé, sont vraiment les meilleurs.
Le midi, nous sommes les seuls à déjeuner à l'heure du petit-déjeuner, et les enfants sont assez heureux d'avoir le droit de manger devant la télé. Puis en fin d'après-midi nous nous balladons (avec nos pieds et tout comme au bon vieux temps, des originaux je vous dis), et surtout les enfants participent avec les enfants du village à des courses de bateaux faits en bambous, ils se sont vite mis à la mode du coin. Pas comme leurs vieux qui se disent que finalement la sagesse attend peut-être le nombre des années, même chez les Toqués.

jeudi 17 avril 2008

Toqs au Laos


Sortir du Vietnan a été un jeu d'enfant. D'ailleurs les nôtres ont bien joué, surtout le dernier. Dès la frontière laotienne, le ton était donné : Gaspard sur les genoux des douaniers, parcourant leurs bureaux, récoltant jus d'orange et mille calins. L'entrée au Laos aussi est simple, il n'y a pas un papier à faire pour le véhicule, on entre juste quoi. Puis le choc : une route vide, très très peu de véhicules, et bordant cette route, quelques villages de maisons de bois sur pilotis, quelques animaux, mais surtout des champs des rizières à perte de vue. Et des centaines de papillons jaunes qui dansent autour de nous. Après la circulation et la foule vietnamienne, nous avions déjà l'impression d'un grand bol d'air frais. Même s'il fait plus de 40 degrés.
Nous avions retrouvé notre ami allemand (Nelly t'es contente ?) et nous sommes donc installés pour une soirée de retrouvailles, de debriefing et de projets, sur un magnifique champ entre les vaches et leurs bouzes. Quelques enfants du village sont venus nous saluer, mais ils sont restés discrets et souriants, attendant nos poubelles et se réjouissant des biscuits que nous leur offrions. Ce matin du coup on a fait une bonne séance de lecture pour tous, il est toujours émouvant de voir combien tous les enfants aiment les livres, surtout ceux-là qui vivent dans une misère incroyable, il suffit de les voir et aussi de les sentir pour s'en rendre compte... Puis partout sur la route nous avons reçu cet accueil, Gaspard sait déjà dire "bo !" à toutes les laotiennes qui sont folles de lui, mais il ne se fait pas prier pour aller avec elles grignoter en cuisine, caresser les chèvres et récolter fruits et sucreries.
Et puis, comme ça faisait bien quelques temps que nous n'avions pas eu de nouvel an, nous nous sommes rattrapés : c'est aujourd'hui le nouvel an bouddhique. Donc partout dans les rues et les temples les gens, et surtout les enfants s'aspergent d'eau et aspergent les passants. Vous imaginez la joie de nos blancs becs qui s'adaptent très vite à ce genre de tradition, surtout par cette chaleur. Et nous avec tous les voeux de bonheur que nous aurons reçus durant ce voyage, puisque c'est environ le septième nouvel an que nous célébrons, nous n'avons plus à nous inquiéter de notre avenir, nous pourrons même partager et assurer un peu le vôtre !
Nous avons fêté cette nouvelle année au restaurant, nous régalant de viande que nous grillons au centre de la table tout en faisant bouillir aussi nos pâtes et nos légumes autour du brasero, le tout en écoutant quelques laotiens nous régaler de karaoké (on n'en a pas encore parlé mais en Asie c'est vraiment le sport national). On s'est tellement régalé que Ulysse a fait une allergie, que bien sûr pour la seconde fois du voyage je n'avais pas la trousse d'urgence avec moi (la première était le soir de notre arrivée à Kuala Lumpur et il nous avait gratifiés d'un urticaire géantissime), qu'il est donc parti avec Xtophe en courant au Toqcar. Mais c'est simple au Laos : Christophe a arrêté un type en moto, qui n'a rien compris mais a immédiatement dit oui et les a fait monter derrière lui pour les déposer au camion. Finalement ce n'était pas grand chose mais on a bien ri puisque notre héros a eu les lèvres qui ont triplé de volume. Et puis comme deux des convives avaient déserté, ça a permis au mendiant unijambiste et au visage si beau et si triste que Gaspard avait adopté de manger un repas correct. On apprend à vivre avec la misère mais on ne peut pas s'habituer...
Nous sommes donc à Savanakhet, ville frontière avec la Thailande, au bord du Mékong. Une ville très paisible. Nous sommes venus frapper à la porte de l'église Sainte Teresa qui nous semblait toute indiquée, et avons été reçus comme le messie. Père Philippe (un des 15 prêtres du Laos) a déjà été adopté par les enfants, c'est un prêtre formidable drôle intéressant ouvert, qui nous explique le pays, nous emmène acheter le pain, qui invite Gaspard, lequel ne se fait pas prier, à partager son petit déjeuner, qui nous ouvre sa maison (historique) et voulait même nous loger dans des chambres. Avec lui nous avons rencontré aussi Père Antoine, Père Antoine et Père Antoine, deux d'entre eux étant vietnamiens, eux aussi des hommes généreux et ouverts et tous parlant un français qui vous ferait pâlir. Nous allons donc rester au moins une nuit de plus dans ce paradis. Nos enfants jouent comme des anges dans le beau jardin de l'église, sorte d'Eden de pots en terre plantés de plantes et d'arbres exotiques, auquel des travaux en cours ajoutent du charme pour nos explorateurs toqués, nous pouvons travailler calmement et commencer les cahiers de révision apportés par Amatxi, et donc une fois de plus grâce à une église, commencer dans la zénitude et la grâce notre nouvelle année bouddhique.

PS : nous avons un numéro de portable au Laos, sachez que si vous passez par Skype, vous pouvez nous téléphoner pour très peu cher, n'hésitez pas, mais n'oubliez pas que nous avons toujours une longueur d'avance sur vous... +856206824850

dimanche 13 avril 2008

Toqshow


Parfois des choses étranges se passent en voyage. On voit des enfants très sages travailler très sagement sur une table sagement rangée dans le silence le plus inquiétant. On voit un Gaspard se lavant les mains très consciencieusement et très longuement. On voit une Toquée cuisinant, le sourire niais de la parfaite ménagère affiché sur son visage serein d'épouse et mère comblée.
Non nous n'avons pas fumé d'opium. Non nous n'avons pas abusé de rouleaux de printemps ni fait trop de Tai-Chi ou de badmington au petit matin.
La réalité a dépassé la fiction, la fiction s'est embrouillée, et je vais vous raconter la vérité vraie de la réalité toquée sur cette toile-ci, Truman tu ne croyais pas si bien dire.
Nous sommes, nous, simples toqués, devenus des stars internationales. Ou du moins nationales au Vietnam. J'aime autant vous le dire et le prouver de peur que vous ne ratiez l'info.
Notre odyssée est arrivée aux oreilles d'un très célèbre journaliste de la télévision vietnamienne (en réalité on ne sait pas vraiment qui est ce monsieur), qui nous a contactés et a envoyé une équipe filmer notre quotidien et nous interviewer. Nous avons été brillants (assez nuls en vérité, on aurait dû préparer nos réponses, et puis parfois on est obligés d'embellir la réalité pour ne pas vexer nos hôtes et puis notre aventure est parfois si compliquée à comprendre pour ceux qui vivent à dix-mille lieues de notre univers) mais surtout on a bien rigolé à tourner les différentes scènes. Et ce n'est pas terminé puisque l'équipe revient cet après-midi pour nous filmer roulant dans les rues d'Hanoi. Pour les vietnamiens, sachez que nous passerons sur VTV4 en deux temps, une petite interview puis un long reportage. Pour les autres, vous attendrez comme nous que nous recevions le film. Pour les autographes aussi vous attendrez notre retour. Pour le reste adressez-vous à notre agent.

Le séjour familial à Hanoi se termine. Nous avons bien profité les uns des autres, rigolé au spectacle des cousins zinzin, Gaspard a bien progressé sur le plan du langage, stimulé par un cousin très doué, Noé aura bien progressé sur le plan de la cracrattitude bien stimulé par des cousins très doués. Les petits enfants n'ont pas lâché d'une semelle leurs grands parents, et nous nous avons pu lâcher nos enfants d'une semelle ou deux, tout le monde a été gagnant. Nous avons dévalisé les boutiques de Hanoi, refait le monde encore et toujours, vécu des moments merveilleux dans des paysages magnifiques, vécu des moments émouvants avec la filleule de maman qui est maintenant étudiante et sa famille, et puis nous avons découvert un pays très différent de tous ceux que nous avions vus auparavant, beau et dur. Nous avons pris des douches tous les jours et même deux fois par jour des fois, et même chaudes les douches, il est temps d'arrêter on a peur que ce soit très mauvais pour notre peau. Nous avons lu Elle ou Marie-Claire, appris comment perdre 5 ans et 5 kilos en deux semaines (mais seulement la théorie, la pratique est cruelle), avons refait le plein de livres films, cahiers de classe et jouets, avons appris les nouvelles de la France entre les municipales, les Chtis et notre première dame et avons aussi beaucoup parlé des absents qui n'ont pas toujours torts.
Et nous ne sommes même pas tristes de nous quitter ce soir puisque nous nous retrouvons dans à peine plus de deux mois maintenant.

Nous reprenons notre Toqcar, nos manuels scolaires et notre vie itinérante et entrerons dans quelques jours au Laos.

PS : Beaucoup de nouvelles photos en ligne !

vendredi 11 avril 2008

L'Odyssée prend l'eau


Personne n'a quitté le navire et on est loin de la galère.
Mais c'est maintenant sûr et certain, la Chine a fermé sa frontière aux véhicules et ce jusqu'à nouvel-ordre (donc sans doute la fin des JO).
Après des hésitations, des recherches innombrables, des échanges surréalistes avec des affrêteurs et logisticiens de tous pays, après de faux espoirs et des calculs complexes, on attaque le plan Z32b.
C'est à dire que, sauf énième imprévu, et vous savez qu'ils sont nombreux, nous partons en début de semaine au Laos comme prévu. Où entre deux visites nous rencontrerons tranquillement Alain et Marcelle avec qui nous aurions dû traverser la Chine. Puis nous reviendrons en Thailande pour visiter le Nord ou quelques plages encore et surtout revoir nos amis de Bangkok. Puis sans doute irons-nous en Malaisie et partirons-nous, le Toqcar en bateau et nous en avion depuis Kuala Lumpur ou Singapour.
La boucle ne sera pas bouclée mais nous serons rentrés au début de l'été.

On n'ira pas en Chine, ni en Mongolie ni en Russie. On est très déçus bien évidemment, sans compter que financièrement du coup nous ne sommes pas gagnants non plus. Ainsi va la vie de toqués baroudeurs, on vit l'actualité en direct et on doit s'adapter à la géopolitique complexe d'un monde de fous.

Mais comme toujours, nous faisons contre mauvaise fortune bon coeur, et voyons dans cette fin en queue de poisson un moyen de terminer l'odyssée en douceur et au soleil. Et de rentrer un peu plus tôt que prévu vivre entre nos parents le reste de notre âge.

credit photo : Marie Contraires (Première)

mardi 8 avril 2008

Hanoi en Famille


Mais non les amis nous ne vous oublions pas.
Le temps passe vite mais nous l'occupons bien.
Nous logeons tous ensemble, les Toqués + mes parents + mon frère, ma jolie-soeur qui vient de repartir, et mon neveu Noé en plein centre de Hanoi, nous parcourons la ville, profitons les uns des autres et découvrons ce pays vraiment étonnant qu'est le Vietnam.
Nous apprenons à être réveillés, non plus par les muezzins ou les chants des déesses mais par la propagande diffusée par des hauts parleurs dans la ville dès 6h30 le matin. Nous essayons de ne pas rire en croisant les hommes et les femmes en pyjama dans la rue, ils les portent comme on porterait des joggings. Les vietnamiens portent aussi leur casque en permanence sur la tête : il est devenu obligatoire depuis peu et du coup ils ne savent pas quoi en faire, donc ils le portent comme ils portaient le chapeau avant. Mais ces casques ne sont pas des casques de base : ils sont décorés, ornés de rubans, de noeuds, de froufrous, personnalisés à souhait. Les vietnamiens sont aussi très bruyants, ils klaxonnent à longueur de journée et jamais ne vous laisseront traverser. Heureusement, depuis l'Iran, nous sommes devenus maîtres dans l'art de nous lancer dans la circulation.
Les Vietnamiens, pour pas mal d'entre eux, ne sont pas tendres. On ne retrouve pas toujours ce sourire qui nous charme tant depuis de nombreux pays et mois, les femmes ont un coup d'avant bras pour se frayer un passage dans la foule en vous poussant qui est assez étonnant, mais quand on les voit faire leur gym matin et soir au bord du lac on comprend leur énergie. Ces femmes sont extraordinaires et ça non plus ce n'est pas nouveau. Elles sont partout, bossent, triment, portent des palanches débordantes de fruits légumes marchandises en tous genres, des vélos chargés de fleurs plantes vases paniers. Elles sont dans les rizières et sur les marchés. Elles sont partout, toutes menues et petites et si fortes.
Au Vietnam les restaurants de rue sont trop mignons : on s'y assoie sur de minuscules tabourets en plastique pour enfants, en général tous en rond autour de la palanche transportant marmite bols baguettes. Et on se régale, la nourriture vietnamienne est vraiment fine et savoureuse.
Mais le Vietnam ce sont aussi ces paysages de rizières époustouflants, les chiens qui gardent les maisons avant d'être mangés, des croyances et des hiérarchies ancestrales et très lourdes, c'est un régime politique très dur après des siècles de guerre et puis c'est la baie d'Halong.
Nous n'avons pas été déçus. Les parents nous avaient réservé un bateau pour nous tous seuls sur lequel nous avons passé deux jours de rêve à nous extasier et à rire comme des Toqués et Concons réunis.

PS : Concernant la suite de l'odyssée, il est certain que nous ne pourrons conduire en Chine. Les grands toqués bossent donc beaucoup sur la question, rien n'est encore fixé, nous rentrerons mais ne pouvons plus du tout vous dire par quel chemin. Tout est toujours possible c'est aussi ça le voyage !
PPS : J'ai mis de nouvelles photos en ligne mais vous pouvez toujours aussi aller admirer celles de Marie

mardi 1 avril 2008

les Toquin du Tonkin parlent aux Francais


Mysteres informatiques et boules de gomme a la noix, j'ai du effacer mon dernier message qui etait passionnant plein de details croustillants et d'analyses psycho-socio-ethno-geographico, mais illisible pour les internautes-exploreurs.
Nous sommes a Hanoi installes comme des rois dans une guesthouse royale (non pardon socialiste of course) avec la famille et on se regale meme si on a l'impression de s'etre quittes hier finalement.
Demain baie d'Along, nous passons la nuit sur un bateau, ce devrait etre pas trop mal.
Pour les photos je passe le relais a ma belle-soeur qui en fait de bien plus belles que moi (des photos), et vous pouvez les admirer ici : http://auxcontraires.canalblog.com/albums/hanoi_2008/index.html

Et entre deux discussions et promenades on gere une nouvelle affaire, enieme rebondissement dans l'Odyssee, qui nous oblige a elaborer les plans Z4, Z5 et Z6 : la Chine ayant peut-etre certaines choses a cacher, vient de nous fermer la frontiere au nez. Vous voyez le topo ? On est coinces... Mais nous n'avons pas dit notre dernier mot.
Nous vous tiendrons au courant, comme dit mon ami Nicolas (le premier dans notre coeur), on serait presque plus drole que Nicolas Ier et presque plus surprenants, presque...