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jeudi 27 décembre 2007

Minuit chretien


Etrangement, même si c'est la vie de Krishna en dessin animé que les enfants regardaient le 24 après-midi, malgré la chaleur, malgré nos vêtements légers, malgré ce dîner de réveillon en bord d'océan, les adaptations indiennes de tubes ancestraux sur lesquels nous avons dansé, les moustiques envahissants, le buffet un chouilla un peu trop épicé et l'absence de champagne, lorsqu'on fête Noël sans tout notre tralala habituel, on se souvient un peu mieux de ce que l'on fête. Même si dans le tralala, il nous manquait quand même la famille.
Mais nous avions celle que nous nous sommes construite pour la circonstance et qui est loin d'être triste. Nos amis anglais, Penny et Brian, rencontrés en Iran et avec qui nous avons vécu l'épopée pakistanaise, nous ont reçu dans leur grande maison de Cochin où ils venaient de poser leur 4x4 depuis quelques jours, encore quasiment vide et au milieu des peintres, mais nous avons apprécié de nous installer dans une maison pour un moment et surtout en si bonne compagnie.
La présence de trois dalmatiens et d'un chaton ont en plus ravi les enfants, pas toujours les parents ou les maîtres...
Pour en revenir à ce Noël hors du commun, le moment que nous attendions avec impatience était la messe de minuit dans la basilique (déformation odyssesque, Ulysse parle désormais de "temples chrétiens" pour les églises...). Il faut dire que contrairement à ce que l'on peut imaginer, du moins ici, à Cochin, Noël est vraiment célébrée. Les rues sont décorées, les maisons aussi, mais pas comme chez nous : le tout est en papier, fait d'étoiles colorées immenses et de petites guirlandes toutes simples. ( D'ailleurs, nos villes feraient bien d'adopter ce genre de décoration ) Les maisons résonnent de chants de Noël, quelques pauvres Pères-Noël transpirants parcourent les rues, mais surtout les crêches et nativités sont fleuries et innombrables.
La basilique était pleine. Mais en fait ici ce n'est pas exceptionnel.
Décorée à l'indienne en revanche, c'est quand même beaucoup plus gai que chez nous, des guirlandes clignotent, à l'intérieur et l'extérieur de l'église, et même l'évêque et les prêtres ont des aubes brillantes et dorées. Nous nous sommes retrouvés assis devant l'autel, sur le sol, pieds-nus, au milieu des femmes. Pour l'occasion elles avaient toutes leur plus beau sari et étaient magnifiques.
Et pourtant, de mémoire de Toqué, jamais on n'a vu messe plus ennuyeuse, plus triste, plus terne. Une horreur. Seule la chorale chante, en anglais ou latin. La messe est dite en anglais et latin. Cherchez l'erreur quand on sait que la majorité de l'assemblée ne parle ni l'une ni bien sûr l'autre langue. Le sermon était en dessous du raz des pâquerettes et plutôt cucul-hors sujet et interminable.
Mais pourtant j'ai été subjuguée par la ferveur de l'assistance. On sentait un recueillement, une foi sincère et profonde bien que très simple. Et c'est ce qui est merveilleux en Inde la ferveur religieuse, et le mélange des religions. Je crois que c'est surtout une des caractéristiques du Kérala. Toute la journée ce sont des chants des processions, des prières de toutes les communautés. A l'heure où je vous parle, on entend la messe diffusée par les hauts-parleurs de la basilique, comme chaque soir. Le matin ce sont les muezzins puis certains temples qui nous réveillent. Dans chaque maison on trouve un autel, une pièce de prière.
Il n'a pas été facile pour nous de rester éveillés durant les deux heures qu'a duré la messe, d'ailleurs vous constaterez sur les photos que certains d'entre nous ont lâché prise au bout de quelques minutes, et comme par hasard ce sont les 3 mêmes qui nous ont réveillés le lendemain matin, pressés de constater si le Père Noël nous avait bien trouvés.
Je vous rassure : il nous a trouvés, et les enfants ont été très gâtés. Finalement un peu trop même, comme toujours. Et nous aussi.

Alors merci à tous pour vos messages, merci à la familia pour son blog-dédicace et ses colis, et promis, l'an prochain, nous serons tous réunis.

6 commentaires:

Une famille de Toqués a dit…

ps : et quand enfin je trouve une connexion correcte et un clavier qui fonctionne, je realise que j ai oublie les photos de Noel... elles seront la demain !

Anonyme a dit…

Ouahh!! avant Ximun!
Merci pour le récit, pas vraiment le Noêl de Biarritz!
On vous embrasse fort! et vive 2008!!

Anonyme a dit…

Je viens de regarder les photos : qu'est-ce que tu es bronzée, TT ! (trop drôle la photo de ton maillot de bains-robe ! mais pq tout d'un coup es-tu obligée de te baigner habillée ?)
Et enfin, dernière remarque : je trouve que Rachel ressemble de plus en plus en Ulysse !
Merci pour le récit de Noël coloré !
bises

Unknown a dit…

Ces plages et ces bateaux, ca me fait un peu penser à Dunkerque...
Bonne année les cousins!

Une famille de Toqués a dit…

NdeB en Inde, les femmes ne se baignent pas ou en sari. Elles ne decouvrent jamais leurs jambes ni leurs epaules. En contrees musulmanes encore moins. Donc d une je veux eviter de choquer, le fait d aller a la plage est deja extraordinaire pour eux. Et de deux, si je me mets en maillot, en trois minutes il y aura types colles a nos serviettes qui nous regardent fixement, parce que c est ainsi en Inde. Si parfois c est flatteur de se sentir telle Sharon Stone, c est aussi fatigant donc on fait tout pour attirer le mins possible l attention.
gros bisous a tous, impossible d envoyer les photos aujd hui encore...

Na a dit…

TT, il va bien falloir que tu assumes la Sharon Stone qui est en toi...